Burkina Faso: Point de bascule

9 Décembre 2024

Une analyse prospective du remaniement ministériel qui vient d'avoir lieu, avec les promotions et les sorties qui en ont résulté autorise à dire que loin d'être un fait normal dans le fonctionnement républicain, constitue un véritable point de bascule aussi bien dans l'espace national que celui plus global de l'AES qui va rentrer lui aussi dans une phase cruciale de sa construction politique et surtout militaire.

Sur le premier point et contrairement aux idées véhiculées ci et là, la sortie du « général » Bassolma Bazié du gouvernement loin d'être une disgrâce, lui ouvre un chantier plus exaltant et en phase avec la dynamique actuelle du gouvernement. En effet, moins de 24 heures après la formation du gouvernement du Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, le « général » que certains disaient « éjecté », dépose ses valises à l'Alliance des Etats du Sahel (AES), comme président de la commission nationale de la Confédération AES pour son pays, le Burkina Faso.

Le décret présidentiel qui le nomme a certainement cloué le bec à plus d'uns et Bassolma Bazié poursuit désormais un autre combat très cher aux trois chefs d'Etat de la Confédération à seulement un mois de la sortie attendue du Burkina, du Mali et du Niger de la CEDEAO. C'est dire qu'autant, au sein du gouvernement qu'ailleurs, il continue de servir l'aspiration des peuples révoltés du Sahel qui n'aspirent qu'à la souveraineté pleine et entière. Du reste, son appel à soutenir le gouvernement du Premier ministre, Jean Emmanuel Ouédraogo résonne comme un engagement sincère et sans faille à la nouvelle équipe gouvernementale.

A côté de cette tâche importante, l'autre grand défi de l'heure demeure la réinstallation des déplacés internes dans leur terroir d'origine, appelée à s'accélérer au regard des victoires enregistrées sur le front militaire. Une oeuvre à la fois, administrative, juridique, humanitaire et politique qui a valu la montée en grade de l'éminent praticien du droit qu'est le juge Emile Zerbo aux compétences reconnues par ses pairs et la « militarisation » du ministère en charge de l'action humanitaire pour y apporter plus de discipline et de rigueur.

Comme tous les Burkinabè doivent manger à satiété et au nom de la souveraineté alimentaire, le ministère en charge de l'agriculture ne pouvait rester en rade.

Tout cela sous la houlette d'un communicateur dont le professionnalisme, la courtoisie et la modestie sont reconnus par tous et qui saura rassembler la grande famille burkinabè au regard de sa « virginité » politique.

Un remaniement hautement stratégique donc qui va affermir les bases de la dynamique en cours et ouvrir des perspectives heureuses pour les masses populaires. Organisation, action, développement, le « mantra » reste le même pour tous les patriotes progressistes.

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