Au Tchad, le Club des mères du comité départemental de la Croix-Rouge du 7ème arrondissement a pris part aux 16 jours d'activisme contre les violences basées sur le genre. Elles sont 100 au total et sont toutes des mères : veuves, célibataires ou dans une situation de vulnérabilité. Elles sont originaires du 7ème arrondissement de N'Djamena où elles mènent leurs actions de sensibilisation, de formation, d'écoute aussi bien entre elles que dans leur quartier. Pendant un mois, elles ont sillonné leur arrondissement pour parler des violences basées sur le genre.
Torses bombés, dos bien droits et regards fiers, une armée de mères avancent en rythme d'un pas décidé pour délivrer leurs messages dans le camp de sinistrés de Ndjamena. Mégaphone en main, elles déambulent entre les tentes pour que toutes et tous, petits et grands, les écoutent. « Nous voulons dire à nos soeurs et on voulait aussi délivrer des messages à nos hommes : la violence conjugale, ce n'est pas bien. On veut faire passer le message à tous les enfants, notamment sur l'excision... On discute partout et il n'y a pas de sujets tabous... », explique Nina Garnoné, membre du Club depuis 2016.
Pour Fatimé Godi, coordinatrice du Club des mères, il était important de mener cette campagne au sein du camp de sinistrés. « Ce qui nous a motivé à choisir ce site, c'est par rapport à cet espace qui est public et qui n'a pas de sécurité ni de protection. Nous faisons cela pour que les gens puissent prendre conscience de ce problème et pour qu'il y ait une protection au sein de cette population », détaille-t-elle.
« Comme ça, ça va bien rentrer dans leur cerveau »
Après cet après-midi de sensibilisation, le message est bien passé. Hawa Janette et ses six enfants sont réfugiés dans le camp. « Si un mari vient et tape sa femme, ce n'est pas bien. Les viols, ce n'est pas bien non plus. Ce sont ces messages que nous avons entendus. Comme ça, ça va bien rentrer dans leur cerveau et les droits de la femme directement aussi », espère-t-elle.
Avec la fin des 16 jours d'activisme, le Club des mères reprend le porte-à-porte pour continuer leur mission d'aide auprès des femmes vulnérables de leur quartier.
C'est une période qui nous permet en fait de faire des campagnes. On essaie de faire des plaidoyers et plein d'activités pour pouvoir mettre en lumière ce que les femmes font et pour sensibiliser la population sur les questions de violence faites aux femmes.