« Les autorités tchadiennes doivent immédiatement libérer 10 proches du leader d'opposition tué [en février 2024] Yaya Dillo Djerou, toujours détenus dans la prison de haute sécurité de Koro Toro, bien qu'ils aient été acquittés en juillet des charges retenues contre eux. » C'est l'appel de l'ONG Amnesty International ce 9 décembre 2024 qui dénonce des conditions de détentions « inhumaines et dégradantes ».
Au Tchad, Amnesty International a appelé, dans un communiqué rendu public, le gouvernement tchadien à libérer une dizaine de proches de Yaya Dillo, un des leaders de l'opposition tué en février 2024. Ses proches ont été arrêtés lors de l'assaut contre le siège de sa formation politique, le Parti socialiste sans frontières (PSF) fin février. Ils ont depuis été acquittés et une autre dizaine a été condamnée à des peines allant jusqu'à 10 ans de prison.
Malgré leur acquittement, ils ont été acheminés dans la prison de Koro Toro, à 600 kilomètres de Ndjamena, dans le désert, rappelle l'organisation de défense des droits humains, qui dénonce des conditions de détentions « inhumaines et dégradantes ».
« Il faut que les autorités mettent fin à cette pratique »
« Ce que nous disons, c'est que toute la procédure est contraire aux normes légales tchadiennes, mais également aux normes internationales, affirme Abdoulaye Diarra, chercheur d'Amnesty International pour l'Afrique centrale, joint par Esdras Ndikumana. Donc, nous demandons à ce que les personnes puissent d'abord être détenues à Ndjamena, dans un lieu où elles ont accès à leur famille et à un avocat pour pouvoir se défendre avec toutes les normes respectées ».
Il insiste : « En plus de cela, ceux qui ont été condamnés ont fait appel. Et donc, il doit y avoir une suite judiciaire demandant à ce qu'ils puissent être détenus à Ndjamena, là où on leur reproche d'avoir commis les faits, comme le prévoit le code de procédure pénale. Être détenus à Koro Toro, à 600 kilomètres de Ndjamena, loin de leur famille, sans avoir accès à un avocat, c'est une violation de leurs droits. »
Abdoulaye Diarra conclut : « Donc, il faut que les autorités mettent fin à cette pratique. Parce que depuis 2022, c'est ce que l'on voit : dès qu'il y a des manifestations, des (mouvements) oppositions, on prend les personnes et on les amène à Koro Toro, à 600 kilomètres de leur famille. Là, où elles n'ont pas accès à des avocats. »