En Côte d'Ivoire, la diaspora a discrètement suivi la chute de Bachar el-Assad sur les réseaux sociaux et avec leurs familles. Officiellement, le pays ne compte que 164 réfugiés venus du pays en guerre. La communauté serait en fait beaucoup plus nombreuse, notamment dans la commune de Marcory à Abidjan.
Fatigué mais souriant, Maher est assis dans son restaurant. Cigarette dans une main, téléphone dans l'autre, le cuisinier originaire de Lattaquié prend les dernières nouvelles du pays. Il n'y est pas rentré depuis treize ans.
« Je suis très heureux. Le changement a eu lieu en Syrie, nous allons y revenir bientôt si Dieu le veut. C'est notre pays d'origine, nous en avons assez de l'exil. » Maher est l'un des rares à accepter de parler au micro. Ses voisins, plus jeunes, préfèrent rester discrets.
« Le peuple veut la paix »
Ahmad veut bien témoigner via WhatsApp. Sa photo de profil arbore le drapeau à trois étoiles des révolutionnaires. L'électricien a quitté Deir Ezzor en 2013. Vu d'Abidjan, il espère une réconciliation nationale. « Ce que nous voulons, c'est un gouvernement juste ((pas corrompu)), et nous voulons revivre dans ce pays tous ensemble, peu importe la religion ou les opinions politiques. » Sur les réseaux, Ahmad redoute aussi les tensions persistantes entre les groupes rebelles.
Inquiétude partagée par Georges, qui communique avec ses proches restés à Alep : « La guerre depuis 2011 jusqu'à aujourd'hui, les gens sont fatigués. Quand on les écoute, ça nous fait mal au coeur. Le peuple veut la paix. »