Ndiakhate (Thiès) — Le Centre de recherche et d'actions sur les droits économiques, sociaux et culturels (CRADESC), en partenariat avec la Fondation Ford, a rencontré, lundi, les populations impactées par l'usine de recyclage de plomb de Ndiakhate, pour lancer la mise à jour des stratégies de lutte visant la fermeture de cette unité industrielle, jugée responsable de divers méfaits, a indiqué à l'APS Oumar Diallo, coordonnateur des programmes et du plaidoyer au CRADESC.
"Récemment, le ministre de l'Environnement a reçu à la demande du CRADESC, le Collectif des agriculteurs de Diender et de Pout, [et les a écoutés] tous parler", a révélé M. Diallo. Il indique que les populations de ces localités qui souffrent profondément, cherchent toujours une solution auprès des autorités du Sénégal.
M. Diallo dit espérer que, compte tenu de la nouvelle donne, avec l'avènement d'un nouveau gouvernement et de parlementaires nouveaux, "les promesses du ministre seront tenues ».
Il s'agit, a-t-il précisé, de « se déplacer pour visiter le site et parler avec les populations, [avant] de prendre la décision qui sied, par rapport à la délocalisation ou à la fermeture de cette usine, qui fait beaucoup de dégâts, aussi bien chez les femmes que chez les enfants".
Depuis plus de quatre ans, les populations du village de Ndiakhate contestent l'installation d'une unité de recyclage de métaux non ferreux dans la commune de Keur Moussa, près de Pout.
Le coordonnateur des programmes a souligné que "le CRADESC prend toujours le soin, de façon inclusive, de permettre aux populations de réagir et de définir des points [du] plan d'action qu'il va suivre".
L'usine a été fermée une première fois, puis rouverte sans que les riverains ne sachent les raisons de sa reprise.
Selon Oumar Diallo, il a été décidé, à l'issue de cette rencontre avec les populations impactées, qu'elles se rapprochent des nouvelles autorités, tant administratives que territoriales, en vue dune prise en charge diligente à même d'aboutir à une solution.
"Nous pensons que toutes les dispositions nécessaires seront prises pour que la souffrance de ces populations soit abrégée et que les femmes et les enfants soient dans des conditions souhaitables", a rapporté Oumar Diallo.
Evoquant les conséquences néfastes du plomb aussi bien sur l'eau, la nappe, que sur les populations riveraines elles-mêmes, il a cité parmi celles-là des maladies pulmonaires notées chez les humains et les animaux, et qu'il impute à la présence de l'usine de recyclage de plomb.
"Comme c'est devenu une question de santé publique, l'Etat a l'obligation et le devoir de trouver des solutions", a fait savoir le chargé de programme du CRADESC.