Madagascar: Ils ont fait le buzz... - Madagascar « pays le plus pauvre du monde » selon Watson

« Watson », diminutif de « What's on ? », un site web « pure play » zurichois spécialisé en apparence dans les informations délicates parfois sensationnelles. D'un coup, il publie le 3 décembre 2024 dans ses pages le « classement des pays les plus pauvres du monde » avec la Grande Île en 1re place. Avec la mention : « part des personnes vivant dans la pauvreté absolue (moins de 2,15 dollars par jour en pouvoir d'achat local) ». En monnaie nationale, le seuil est à environ 9 400 ariary. À en croire les chiffres de ce classement, 24 264 000 Malgaches crapahutent dans la pauvreté absolue.

Pour sortir ces chiffres, Watson a mentionné les données de la Banque mondiale/Our world in data. Jusqu'à maintenant, cette institution n'a ni démenti ni validé les chiffres. Aucun communiqué sur Facebook. L'affaire a pris une autre dimension sur les réseaux sociaux chez les utilisateurs et utilisatrices malgaches. D'abord, des milliers de partages, « mille partages » est déjà un miracle pour un influenceur d'un pays comme Madagascar.

Des dizaines de milliers de réactions, il va de soi que la majorité ne s'est pas félicitée de ce classement. Sauf quelques adeptes de l'ironie mentionnant qu'enfin Madagascar a pris la tête d'un classement international du jamais vu en 60 ans. Deux pays devraient pourtant se partager cette place, Madagascar et le « pays foutu » Haïti. Dans les Caraïbes, ce pays ne ressemble à rien. Insécurité en gangrène, avec des impacts sur le quotidien et la vie économique du pays. À Madagascar, l'insécurité dans les campagnes baisse le rendement rural. Les gangs règnent à Haïti, dans les grandes villes avec son lot de terreur.

À Port-au-Prince, ses rues défoncées et ses amoncellements d'ordures, la peur est installée pour rendre groggy la population. Ici, vols d'yeux, rapts, attaques à main armée, personnes disparues... figent la société. Haïti possède un sous-sol immensément riche. En tête l'iridium, métal extra-terrestre, base de l'industrie moderne occidentale, mais il y a aussi d'autres ressources minières : or, argent, cuivre, calcaire marbrier, bauxite... probablement, du gaz et du pétrole. Inutile de mentionner celles de Madagascar.

Les deux populations des deux pays ont ceci en commun, être insulaires et elles ne savent rien ou très peu des richesses qui se trouvent sous leurs pieds. Pas le temps sans doute, à cause de la pauvreté qui fait bien réjouir les profiteurs. Le tourisme est alors érigé en secteur salvateur, discours des spécialistes occidentaux, faisant profiter surtout à des investisseurs étrangers. Petit exemple, privatisations des plages jadis biens communs. Les miettes de la manne touristique sont laissées aux populations de base.

À bien y penser, ce secteur sert de leurre pour faire oublier le potentiel minier haïtien. Haïti rassemble le plus grand nombre d'organismes non gouvernementaux internationaux dans le monde pour une superficie de 27 750 km² et plus de 11 millions d'habitants. Très écoutés par l'élite dirigeante, des « évolués » héréditaires prêts à défendre bec et ongles les intérêts des occidentaux quitte à installer le chaos sur son territoire. Sur le plan historique, Madagascar et Haïti ont été colonisés par la France. En aboutissement le « braquage du siècle », cet état des Caraïbes a été obligé de payer la dette coloniale au pays de De Gaulle et Victor Hugo.

En outre, la France a fait main basse sur les banques haïtiennes à travers des banques privées (ancêtre du parait-il de Crédit Mutuel). À Madagascar, pas de banque à capital malgache depuis l'indépendance et la privatisation imposée. La liste des points communs est longue, comme des décrets pour favoriser les pédophiles, élargir la consommation d'alcool, annihiler le local au profit de l'importation... Il faut savoir, si Haïti et Madagascar sont à ex-aequo.

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