La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba a accusé, lundi 9 décembre, le Rwanda de continuer de violer délibérément le cessez-le feu.
Elle a porté ces allégations lors de son oral devant le Conseil de sécurité de l'ONU, à New-York (Etats-Unis d'Amérique).
« Pendant ce temps, le Rwanda et le M23 ont continué à violer systématiquement le cessez-le feu tout en paralysant le mécanisme pour échapper à toute responsabilité. Il est impératif que ce conseil reste mobilisé dans ses soutiens au processus de Luanda et exige des parties le respect de leurs engagements », a déclaré la cheffe de la diplomatie congolaise.
Thérèse Kayikwamba a également indiqué que ces actes délibérés de Kigali ont été approuvé par le rapport du Secrétaire général du 28 novembre dernier, faisant état d'une situation sécuritaire extrêmement préoccupante dans l'Est de la RDC.
Hormis ce document, les rapports d'experts mandatés par Ce conseil ont également confirmé ces violations flagrantes de la souveraineté de la RDC, a ajouté la ministre congolaise des Affaires étrangères.
« En effet, plus de 4000 membres des forces de défense rwandaise, présents illégalement sur notre territoire, mènent les offensives avec le soutien du M23. Ces actes constituent une agression planifiée et préméditée, en violation manifeste de la charte des Nations unies, de l'acte constitutif de l'Union africaine (UA) et des principes fondamentaux du droit international », a-t-elle accusé.
Selon la cheffe de la diplomatie congolaise, ces actes de Kigali ont engendré des conséquences accablantes, notamment les massacres de Kishishe le 29 novembre dernier et le bombardement du camp de déplacés de Mugunga, causant la mort d'au moins 35 civils en mai dernier.
Thérèse Kayikwamba a en outre rappelé que ces violences ont conduit à des déplacements massifs :
« Près de 3 déplacements sur les 4 en RDC cette année sont liés aux conflits avec le Rwanda et le M23, exacerbant une crise humanitaire dramatique. Ces pratiques qui s'apparentent à une épuration ethnique visent à établir un contrôle durable tout en sapant les structures sociales et culturelles existantes en exacerbant les tensions locales ».
Elle s'étonne que les forces rwandaises se soient permises d'attaquer les mêmes les forces de maintien de la paix dont la MONUSCO et la SAMIRRDC.
La ministre Kayikwamba a fait savoir que ce ne sont pas le discours du Rwanda qui définissent sa posture mais plutôt ses actes.
Pour mettre fin à cette guerre, a souligné la cheffe de la diplomatie congolaise, la RDC s'est engagée avec détermination au processus de Luanda sous les auspices du président angolais Joao Lourenco.
« Dans ce cadre, la RDC a pris l'engagement ferme de neutraliser les FDLR tel que prévu dans la conception d'opération adoptée le 25 novembre à Luanda. Dans lequel concept le Rwanda s'est engagé à retirer ses troupes du territoire de congolais », a-t-elle poursuivi, regrettant que Kigali en passe d'entraver cette initiative de paix.