Il faut en moyenne onze heures de temps pour relier la capitale à Fianarantsoa et près de quinze heures pour parcourir les six cents kilomètres de cette ville à Toliara.
Au pas. Rouler sur la RN7 est un véritable parcours du combattant pour les usagers. Et ce, depuis près de quatre ans maintenant. La dégradation s'est tellement aggravée entre Ambositra et Fianarantsoa et Sakaraha-Andranovory que les véhicules ne peuvent parfois excéder 40 km/h.
Les pluies de ces derniers jours ont accentué les nids-de-poule sur les chaussées, malgré quelques travaux entamés par le ministère des Travaux publics sur la portion Ilaka-Centre-Ambositra-Ambalamanakana.
À partir du PK 295, sur près de 30 km, jusqu'à Camp-Robin, partant d'Ambalamanakana, la chaussée s'est transformée en piste avec des hauts et des bas pouvant aller jusqu'à un mètre de profondeur. Les camions, poids lourds et les minibus pour voyageurs sont les plus en difficulté, notamment entre Ambalamanakana-Ambatofitorahana et Anteza où des flaques d'eau et de la boue se sont même formées, créant ainsi des embouteillages. La nuit, où la visibilité est réduite, les convois de taxi-brousse, en queue-leu-leu, n'ont pas d'autre choix que de suivre le rythme des poids lourds, contraignant ainsi la durée totale du trajet.
Impacts
Il ne reste plus que la moitié de la chaussée sur de nombreux endroits entre Camp-Robin-Vohiposa et Ambohimahasoa. Les véhicules sont obligés de soit y passer à tour de rôle, soit descendre sur le bas de la chaussée. «Il ne faut pas seulement compter la durée du trajet, qui s'allonge de dix heures de plus que la normale, l'usure sur les véhicules est aussi très coûteuse», explique Andrianarisoa, chauffeur de véhicule de location.
«Les trains avant sont les premières victimes des usures. J'ai dû effectuer des soudures par deux fois et finalement faire venir des pièces de la capitale car j'étais en panne à Ihosy», raconte-t-il. Pour un camionneur transportant des PPN, il fait souvent face à des retards de livraison à cause des imprévus sur la route. Les 80 km reliant Sakaraha à Andranovory sont très poussiéreux vu qu'il n'y a presque plus de chaussée.
Une famille malgache habitant au Canada désirant se rendre à Salary Toliara a dû annuler son voyage. «Les vols domestiques sont très aléatoires et parcourir la RN7 en voiture ne convient pas trop à nos enfants encore en bas âge. Nous ne disposons pourtant que de quelques jours de congé. Dommage», raconte Sombiniaina Ramilison, mère de famille. Des touristes étrangers, en outre, acceptent l'état de la route nationale 7 et considèrent la dégradation comme faisant partie de l'aventure et du décor.