L'opposant Kizza Besigye, enlevé au Kenya, devait comparaître devant un tribunal ougandais. Mais le procès de celui qui est accusé de menace à la sécurité nationale, a été repoussé au 7 janvier 2025. Explications.
En Ouganda, le procès de Kizza Besigye, figure emblématique de l'opposition, a une nouvelle fois été ajourné, repoussé cette fois au 7 janvier prochain. Enlevé au Kenya le mois dernier dans des circonstances polémiques, il a comparu ce mardi matin devant un tribunal militaire. Mais l'audience a rapidement tourné court : son avocat principal n'a pas obtenu l'autorisation de plaider.
Ce report a été motivé par le refus du Conseil de l'ordre des avocats ougandais d'accorder à Martha Karua, avocate principale de Kizza Besigye, le certificat temporaire nécessaire pour assurer sa défense. L'opposant a affirmé qu'il ne pourrait pas poursuivre l'affaire sans sa présence, bien que celle-ci soit contestée par le Conseil, qui rappelle que son équipe compte déjà plus de 40 juristes.
Le Conseil s'interroge également sur les motivations de Martha Karua, qu'il soupçonne de poursuivre des objectifs politiques.
C'est d'ailleurs à Nairobi, le 16 novembre dernier, que Kizza Besigye et son coaccusé, Hajj Lutale, se sont rendus pour assister au lancement du livre de Martha Karua lorsque cette affaire a éclaté. Ils ont ensuite été arrêtés et extradés vers l'Ouganda.
Parmi les accusations portées contre Kizza Besigye figurent la possession illégale d'armes à feu et de munitions.
La tenue de son procès devant un tribunal militaire, bien qu'il soit un civil, est vivement critiquée par les défenseurs des droits humains. Autre point de discorde : le fait qu'un tribunal ougandais se prononce sur des infractions présumées commises à l'étranger.