La joie des habitants de Redeyef qui avaient célébré le retour du train après plusieurs années d'interruption, s'est rapidement transformée en désarroi. Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la région ont mis à nu la fragilité des infrastructures ferroviaires sur le tronçon (Métlaoui- Redeyef), replongeant la ville dans un isolement total.
En effet, cette ville du Bassin minier, jadis animée par le va-et-vient des trains transportant le précieux minerai de phosphate, s'est retrouvée confrontée à un nouveau calvaire. Après une brève réouverture de la ligne ferroviaire, les citoyens voient depuis 25 jours, leurs espoirs s'effondrer sous les coups conjugués des éléments naturels et des tensions sociales.
Un équilibre précaire rompu
La reprise du trafic ferroviaire, saluée comme un signe de renouveau et pour lequel les habitants et la société civile se sont mobilisés en apportant un coup de lifting au bâtiment de la gare, s'est avérée un feu de paille. Les pluies torrentielles, en dégradant significativement les infrastructures ferroviaires, ont mis à nu la vulnérabilité d'un système déjà fragilisé par des années de sous-investissement. Cette rupture brutale a replongé la ville dans un isolement qui rappelle les heures les plus sombres.
Les conséquences d'un arrêt brutal
L'arrêt du trafic ferroviaire a des conséquences directes sur la vie quotidienne des habitants de Redeyef. La ville s'est retrouvée à nouveau coupée des régions limitrophes, compliquant les déplacements et les échanges commerciaux. Il y a aussi le sit in des demandeurs d'emploi qui exacerbe les tensions sociales et crée un climat d'incertitude.
Face à cette situation difficile, les habitants de Redeyef appellent les autorités à agir avec célérité pour réparer les dégâts causés par les intempéries et trouver une solution durable pour le problème de l'emploi. Le calvaire du rail à Redeyef est loin d'être terminé, et les habitants de cette ville, qui avaient tant espéré voir leur quotidien s'améliorer, se retrouvent une nouvelle fois confrontés à des difficultés.
La reprise rapide
Après un arrêt de 25 jours, les efforts déployés par les parties concernées ont permis de combler les failles relevées sur ce tronçon et causées par les dernières pluies diluviennes, ce qui a permis une reprise avec une célérité inouïe du transport du phosphate et des voyageurs.
C'est ainsi qu'un premier train de phosphate composé de 27 wagons, quitté le 6 Décembre dernier les laveries de Redeyef, en direction des usines du GCT (groupe chimique tunisien) de Gannouch à Gabès et Mdhilla et de la société indienne Tefert. Il est à rappeler qu'un volume de 1,4 million de tonnes de phosphates prêtes à l'exportation, sont stockées depuis 5 ans dans les laveries à cause des troubles sociaux.