Jusqu'à la dernière semaine de novembre, Anil Gayan était le candidat mauricien pour la présidence de la Commission de l'Union africaine. Sa candidature avait été annoncée en août et les élections auront lieu en février de l'année prochaine. Cependant, avec le changement de gouvernement, la donne a changé. Comme le nouveau gouvernement ne soutient pas l'ancien ministre, sa candidature a été retirée.
Comment avez-vous pris la nouvelle ?
J'ai appris la nouvelle lorsqu'un contact au Kenya m'a envoyé une coupure de presse de là-bas. L'article disait que le président Samoei Ruto avait appelé Navin Ramgoolam pour le féliciter à la suite de son élection, qu'il avait formulé la demande de retirer la candidature de Maurice et qu'il avait accepté. Je tiens à dire que le président kényan avait appelé Pravind Jugnauth à plusieurs reprises pour la même demande, mais il n'avait jamais cédé.
Vous savez la raison derrière la position du gouvernement ?
Je n'ai pas été officiellement informé de la raison. Mais je suis au courant que le gouvernement a préféré soutenir un candidat kényan au lieu d'un candidat mauricien pour ce poste. Je ne remets pas en cause le pouvoir du gouvernement de prendre des décisions, mais il aurait été élégant de me faire savoir la raison derrière.
Vous pensez que vous étiez le candidat idéal ?
Il faut rappeler que nous ne parlons pas d'une nomination politique ici, mais d'une candidature sur le plan international. Tout d'abord, rappelons que je n'étais pas en bon termes avec Pravind Jugnauth. Je n'ai pas été candidat en 2019 et je n'ai fait aucune action politique pour ou contre. Pour en revenir à la question, oui, j'avais le bon profil, car j'ai été souvent impliqué dans des affaires concernant le continent africain. En plus, c'était une occasion pour Maurice car, désormais, ce n'est que dans 20 ans que Maurice pourra présenter un candidat.
Venons-en maintenant à la campagne. Depuis que ma candidature avait été annoncée, j'avais eu beaucoup de retours positifs. J'avais des contacts, dont Paul Kagame, qui m'assuraient que j'avais toutes mes chances. Il y avait d'autres soutiens, à Maurice comme sur le continent, pour consolider ma candidature. Le fait que nous sommes bilingues a aussi aidé. D'ailleurs, c'est pour cela que le Kenya a toujours tout tenté pour que Maurice retire sa candidature.
Et personne ne vous a rien dit ?
J'avais demandé un rendez-vous au Prime Minister's Office (PMO) pour cette affaire, mais je n'ai pas eu de retour. Le jour où la note verbale a été envoyée à l'Union africaine pour annoncer le retrait de ma candidature, le PMO m'a cherché, mais je n'ai pas pu répondre à l'appel. Le lendemain, j'ai appelé à deux reprises pour savoir pourquoi on m'avait appelé la veille, en vain.
Venons-en à la politique. Vous avez été silencieux sur les résultats des dernières élections...
Je n'ai ni participé ni commenté car j'étais candidat pour la Commission de l'Union africaine. Je devais donc garder le silence et être neutre. Mais, tout ça est derrière nous.