Dakar — Le vice-recteur de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Mame Samba Mbaye, a invité, mardi, les pays africains à relever efficacement le défi de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
»Nous devons donc nous donner les moyens de relever efficacement ce défi de la sécurité alimentaire et nutritionnelle", a-t-il déclaré.
Il prenait part à l'atelier de lancement du projet intitulé »Renforcer les actions politiques fondées sur des données probantes pour garantir un environnement et des régimes alimentaires sains et durables en Afrique de l'Ouest (REPDR) ».
Le défi de la sécurité alimentaire et nutritionnelle est exacerbé par les effets du changement climatique, la forte croissance démographique, l'urbanisation galopante, les conséquences de la pandémie de Covid-19 et les tensions géostratégiques au niveau mondial, a-t-il souligné.
Le vice-recteur a mis en exergue les conséquences de la malnutrition sur les populations et les économies des pays africains.
»La malnutrition n'est pas seulement un drame individuel pour ceux qui la subissent et qui en meurent, elle est également un fardeau économique. Elle ralentit la croissance des pays en entravant le développement et la réussite scolaire des enfants, en affaiblissant la productivité des hommes, en contribuant à la persistance de la pauvreté, en favorisant l'apparition d'un nombre élevé de maladies qui pèsent lourdement sur les budgets des systèmes de santé", a t-il dit.
D'après l'universitaire, toutes les conséquences de la malnutrition sont physiques, cognitives, socio-émotionnelles et économiques. Il ajoute qu'elles constituent donc des obstacles majeurs pour la prospérité et le développement durable de toute nation, notamment du Sénégal.
Pour sa part, la professeure Adama Diouf, enseignante-chercheuse au Laboratoire de recherche en nutrition et alimentation humaine (Larnha) de l'UCAD, coordonnatrice du projet REPER a rappelé l'importance de la recherche dans la résolution des problèmes de nutrition.
"En tant que chercheurs, notre rôle, c'est de générer des évidences dans ce domaine-là et de pouvoir faire le plaidoyer auprès de nos gouvernants pour que les évidences soient mieux prises en compte dans l'élaboration et le renforcement des politiques publiques", a indiqué Mme Diouf.
Coordonnatrice du Réseau de recherche sur les politiques et systèmes alimentaires en Afrique de l'Ouest (REPSAO), elle a rappelé que les Etats ont des politiques nutritionnelles qui »ont quand même montré leurs effets, leur impact sur la malnutrition de façon générale".
Elle a rappelé qu'il y a plusieurs formes de malnutrition et maladies non transmissibles liées à la malnutrition, en particulier au surpoids et à l'obésité, d'où, selon elle la nécessité d'adresser »la problématique de l'obésité et de ses conséquences, notamment les maladies non transmissibles comme le diabète, l'hypertension artérielle, les maladies cardiovasculaires et même certains cancers ».