Depuis lundi, Kinshasa accueille des États généraux du Portefeuille, un rendez-vous destiné à redéfinir le rôle et l'avenir des entreprises publiques. Après plus de vingt ans de réformes, les défis restent titanesques : un financement en berne, une masse salariale excessive qui étouffe les ressources, et des créances de l'État qui ne sont toujours pas réglées. Ces obstacles compromettent non seulement leur compétitivité, mais aussi leur capacité à contribuer efficacement à l'économie nationale. Quelles solutions, pour quels problèmes ?
Quelque 80 % des entreprises publiques de RDC sont en difficulté ou en faillite non déclarée, selon le rapport consolidé sur leur situation financière inclus dans le projet de Loi de finances pour 2025.
Parmi les problèmes identifiés, il y a la question de la dette. Elle s'élève à environ 1,5 milliard de dollars américains. Des mesures urgentes s'imposent comme le suggère Alex N'kusu. Il est secrétaire exécutif du Comité de pilotage de la réforme des entreprises du Portefeuille de l'État (COPIREP). « Mettre en place une politique d'endettement des entreprises publiques. Cette politique doit venir de l'Etat actionnaire : il faut préciser à quelles conditions ont peut s'endetter et ensuite s'assoir pour dire : voici les dettes de chaque entreprise publique, comment la restructurer ? Comment la financer ? »
L'autre problème identifié, c'est la masse salariale de ces entreprises. Elle absorbe une très grande partie des ressources, laissant peu ou pas de marge pour financer d'autres besoins. Elle a consommé 84 % de la valeur ajoutée générée par ces entreprises rien qu'en 2022.
« Il faudra forcément élaborer et mettre en oeuvre des plans sociaux qui vont (prendre en charge) chaque problème social qui s'impose à l'entreprise. (Encore) faudra-t-il trouver des financements pour pouvoir exécuter ces plans sociaux », poursuit Alex N'kusu.
Un autre défi, c'est la transparence et la communication financière. Les statistiques de transmission des états financiers et des rapports des commissaires aux Comptes à la Cour des Comptes notamment font état d'un manque de rigueur de la part de nombreuses entreprises publiques, dénoncent d'autres experts.