Le conseiller fiscal Mohamed Salah Ayari a confirmé ce mercredi 11 décembre que 60 % des employés des secteurs public et privé profiteront de l'ajustement du barème fiscal dans le cadre de la loi de finances pour l'année 2025.
Lors de son passage sur les ondes d'une radio privée, il a précisé que 98 % des personnes physiques seront impactées par cet ajustement, tandis que seulement 2 % devront supporter des impôts supplémentaires.
Le coût global de cette révision fiscale est estimé à 693 millions de dinars, une somme qui vise à alléger la charge fiscale pour une large majorité des contribuables.
Parmi les changements notables, Ayari a détaillé la création d'une nouvelle tranche fiscale pour les revenus plus élevés. Cette tranche concerne les personnes dont les revenus se situent entre 50.000,001 et 70.000 dinars, avec un taux d'imposition fixé à 38 %. Cela correspond à un taux effectif de 29,64 % pour un revenu net de 70.000 dinars, entraînant un impôt dû de 20.748 dinars.
La révision du barème fiscal de 2025 entraîne un ajustement des taux d'imposition selon les tranches de revenus, qui sont désormais les suivantes :
· 37,6 % pour la première tranche : de 0 à 5 000 dinars
· 18,6 % pour la deuxième tranche : de 5 000,001 à 10 000 dinars
· 27 % pour la troisième tranche : de 10 000,001 à 20 000 dinars
· 11,9 % pour la quatrième tranche : de 20 000,001 à 30 000 dinars
· 2,4 % pour la cinquième tranche : de 30 000,001 à 40 000 dinars
· 1 % pour la sixième tranche : de 40 000,001 à 50 000 dinars
· 1,6 % pour les revenus supérieurs à 50 000 dinars
Ayari a spécifiquement souligné que le taux de 37,6 % appliqué à la première tranche ne concerne pas uniquement les bénéficiaires du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG), comme certains l'ont suggéré, mais bien toutes les catégories d'activités exercées par les personnes physiques, qu'il s'agisse de salariés, de professions libérales, de commerçants ou d'industriels.
Le conseiller fiscal a également tenu à rassurer sur le fait que cette révision du barème fiscal n'est pas un facteur déterminant dans la fuite des compétences.
Selon lui, cette réforme ne devrait pas être un obstacle majeur pour le maintien des talents en Tunisie, rejetant ainsi les inquiétudes selon lesquelles l'impôt pourrait nuire à la compétitivité du pays.
Sur un autre plan, il a rappelé que le texte de la loi de finances 2025, adopté par l'Assemblée des représentants du peuple et le Conseil national des régions et des districts, a été publié dans le Journal officiel de la République tunisienne hier mardi 10 décembre 2024. Il a été transmis au président de la République pour promulgation et publication officielle.
Afin d'assurer une transition fluide et de maximiser les effets positifs de la réforme, plusieurs mesures d'accompagnement sont proposées :
1. Simplification des démarches fiscales : La mise en place de solutions numériques simplifiées pour les contribuables afin de faciliter les déclarations fiscales et d'améliorer la compréhension du nouveau barème.
2. Soutien ciblé pour les revenus modestes : Introduire des mesures spécifiques pour les ménages à faibles revenus afin d'atténuer l'impact de l'impôt sur leur pouvoir d'achat.
3. Renforcement de la communication publique : Mener une campagne d'information proactive pour expliquer les changements fiscaux, en particulier les avantages pour la majorité des contribuables.
4. Suivi de l'impact économique : Créer un observatoire économique pour suivre les effets de la réforme fiscale sur l'économie tunisienne et ajuster les politiques en fonction des résultats observés.