Des bougies et des pancartes plutôt que des slogans et des cris de protestation. Une quarantaine de femme issues de la société civile et de milieux d'opposition politique ont répondu à l'appel de l'Association tunisienne des femmes démocrates pour un sit-in et une veillée à Tunis, à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'homme mardi 10 décembre. Elles veulent rappeler la situation des détenus dits politiques en Tunisie.
Pour rappeler le sort des détenus d'opinion en Tunisie, les militantes ont choisi le silence et une veillée. Ahlem Bousserwel est membre du bureau directeur de l'Association tunisienne des femmes démocrates. « Nous sommes aujourd'hui en sit-in pour célébrer, le 10 décembre, la Déclaration internationale des droits humains, pour rappeler l'importance de ses fondamentaux, (rappeler) nos principes et nos valeurs qui réunissent toute l'humanité. Aujourd'hui nous voyons que c'est menacé. »
Sur la soixantaine de détenus dits politiques en Tunisie, moins d'une dizaine sont des femmes, dont la chroniqueuse et avocate Sonia Dahmani. Son avocate, maître Hayet Jazzar, s'est jointe à la manifestation. « Elle souffre énormément, on la maltraite, elle n'a pas d'eau chaude, elle n'a pas le droit de se doucher une fois par semaine », raconte-t-elle.
Des affaires dites de complot contre la sûreté de l'État
D'autres détenus sont en attente d'un procès depuis plus d'un an, comme ceux emprisonnés dans l'affaire dite du « complot contre la sûreté de l'État ».
Feiza Chebbi, est l'épouse de l'un d'entre eux, Issam Chebbi. « Il va y avoir normalement enfin l'ouverture du procès le 24 décembre prochain, après un an et dix mois de détention ; on espère enfin avoir des éclaircissements à ce moment-là », confie-t-elle.
La situation est loin de s'améliorer pour les autres prisonniers accusés dans cette affaire. Selon ses proches, l'opposant politique Jawhar Ben Mbarek a été transféré cette semaine dans une prison à Nabeul, à une soixantaine de kilomètres de Tunis.