Dakar — Le Sénégal a signé un accord de transfert de technologies avec l'Égypte pour profiter de l'expérience égyptienne en matière d'aquaculture, a-t-on appris de fonctionnaires des deux pays, mardi, à Dakar.
Il s'agit précisément d'un mémorandum d'entente signé en août dernier par la société nationale chargée de l'aquaculture dans ce pays d'Afrique du Nord et l'Agence nationale de l'aquaculture (ANA) du Sénégal.
Khalid Aref, l'ambassadeur de l'Égypte au Sénégal, et Mamadou Abibou Diagne, un conseiller technique du ministre sénégalais des Pêches et des Infrastructures maritimes et portuaires, ont fait état de l'existence de ce partenariat en prenant part à une conférence publique sur "la souveraineté alimentaire, l'économie bleue et l'intégration africaine", à l'École nationale d'administration de Dakar.
Environ 80 % de la quantité de poisson produite en Égypte provient de l'aquaculture, a indiqué le directeur général de l'ANA, Samba Ka, lors de la conférence.
En matière d'aquaculture, l'Égypte est le premier en Afrique et le sixième au niveau mondial, selon M. Ka.
"Grâce à ce partenariat, nous démontrons concrètement et tangiblement le soutien de l'Égypte au Sénégal, dans sa quête de souveraineté alimentaire", a dit Khalid Aref.
Le transfert de technologies, le renforcement des compétences des professionnels de l'aquaculture et un "investissement responsable" dans cette branche de la pêche peuvent permettre aux pays qui le désirent d'obtenir de bons résultats, selon l'ambassadeur d'Égypte au Sénégal.
Seule l'activité aquacole peut combler durablement l'écart entre la production et la consommation de poisson, a-t-il soutenu.
Mamadou Abibou Diagne estime, pour sa part, que l'Égypte, en raison de ses performances dans ce domaine, peut être considérée comme "un partenaire privilégié".
"Vous avez la maîtrise de l'aliment, la maîtrise des souches et celle de l'ingénierie aquacole. Donc, vous êtes un partenaire idéal pour faire la promotion et le développement de l'aquaculture dans nos pays", a-t-il ajouté en s'adressant à Khalid Aref.
Le directeur général de l'ANA estime que "l'aquaculture apparaît comme l'alternative crédible", dans un contexte de forte croissance démographique et de raréfaction des ressources halieutiques comme au Sénégal.
Mamadou Abibou Diagne, conseiller technique au ministère des Pêches et des Infrastructures maritimes et portuaires
L'activité aquacole contribue en même temps à la préservation des ressources naturelles halieutiques et à la création d'emplois, selon Samba Ka.
"Pour combler le gap en matière d'approvisionnement en produits alimentaires, dont les besoins sont estimés à 100.000 tonnes par an, l'État du Sénégal a inscrit l'aquaculture parmi les sous-secteurs prioritaires de souveraineté alimentaire et d'inclusion sociale", a souligné M. Ka.
Cette branche de la pêche fait partie des activités économiques phares mentionnées dans le référentiel "Sénégal 2050", le programme de politique générale du gouvernement sénégalais, a-t-il signalé.
L'ANA et son ministère de tutelle ont élaboré une stratégie de développement durable de l'aquaculture à mettre en oeuvre durant la période 2024-2033.
L'exécution de cette politique aquacole va coûter 129 milliards de francs CFA, selon l'Agence nationale de l'aquaculture.