Mardi était le dernier jour des « 16 jours d'activisme », une campagne internationale contre les violences faites aux femmes. Une violence particulièrement présente en Afrique du Sud, où un tiers des femmes en a déjà été victime, selon un récent rapport. Partout dans le pays, de nombreuses associations ont lancé différentes initiatives : la fondation Tears a notamment décidé de fournir des sacs de conforts aux victimes de viols.
Depuis deux semaines, c'est devenu un rituel pour ces bénévoles. « On attrape un sac et on commence par y mettre un petit savon à l'intérieur », lance Kuda Mwareya. Les produits proviennent de dons, et sont disposés dans des cartons, le long de la pièce. Kuda Mwareya, bénévole au sein de la fondation sud-africaine Tears, les attrape un à un pour remplir un petit sac à dos bleu. « J'ajoute un déodorant, un peigne, des serviettes hygiéniques, une brosse à dent », poursuit-elle.
Pour les membres de la fondation Tears - qui vient en aide aux victimes de viol depuis plus de dix ans - ces sacs répondent à un besoin. « Je fais partie de l'équipe qui répond aux appels d'urgence des victimes. Vous savez, c'est très déshumanisant d'aller au poste de police, vous devez retirer vos vêtements pour qu'il soient analysés, voilà pourquoi on met des changes dans le sac », indique Kavya Swaminathan, une autre membre de la fondation.
Les violences sexuelles, un problème sociétal
En tout, plus de 4 000 sacs sont prêts. « La plupart de ces sacs vont à la FCS », explique une bénévole. La FCS est une unité de police spécialisée dans la lutte contre les violences sexuelles.
« Capitaine Kubheka, vous êtes de quelle unité ? », demande-t-elle.
« De l'unité de Moroka. Aujourd'hui, je récupère 50 sacs, mais vous savez, on fait face à beaucoup plus que 50 cas par mois malheureusement. Ces violences sexuelles sont un problème sociétal ici, et chacun doit aider, alors on remercie la fondation Tears pour son action », répond le capitaine Kubheka.
Le local se vide peu à peu et les sacs sont distribués à travers tout le pays.