Le JMLS Equestrian Centre, niché à Petit-Gamin, est depuis la semaine dernière au coeur d'une véritable tempête médiatique après la parution d'images de maltraitance présumée envers les chevaux - ils seraient près de 200 coursiers - logés dans le centre de Jean-Michel Lee Shim (JMLS). Ceci a éveillé l'intérêt d'Arvin Boolell, ministre de l'Agro-industrie, de la sécurité alimentaire, de l'économie bleue et de la pêche, particulièrement interpellé par la situation.
Le «bijou» de JMLS a-t-il été survendu ? La question se pose après que des manquements ont été identifiés par divers ministères. Car en sus de celui d'Arvin Boolell, ceux de Rajesh Bhagwan (Environnement) et de Reza Uteem (Travail) seraient aussi sur la brèche pour voir de quoi il en retourne vraiment à Petit-Gamin. Le dossier de la maltraitance alléguée, il faut le rappeler, s'est vu «boosté» par les malheurs du coursier Gordonstoun, euthanasié après avoir souffert pendant plusieurs heures des conséquences d'une blessure dans son box.
Irrégularités
Si le cas Gordonstoun peut être interprété comme un incident isolé, toujours est-il que le JMLS Equestrian Centre traîne une mauvaise réputation dans l'opinion publique depuis un moment. À ce titre, comment oublier les images, dans un passé pas très lointain, d'un coursier s'abreuvant de l'eau de pluie qui s'infiltrait de la toiture de son box, sans compter la literie (l'absence ?) qui laisse à désirer dans certaines écuries. Le dossier de Petit-Gamin est chaud en ce moment avec la visite d'officiers de différents ministères, à commencer par celui de l'Environnement.
En effet, l'absence d'un permis d'Environmental Impact Assessment pour le centre interpelle, surtout pour un projet de cette envergure. Y aurait-il eu des passe-droits pour Lee Shim par l'ancien régime ? L'installation de l'incinérateur du centre souffrirait également d'irrégularités, tout comme l'exploitation de l'eau des nappes phréatiques des environs. Les employés du ministère du Travail seraient aussi à pied d'oeuvre au JMLS Equestrian Centre, où Global Equestrian Limited (GEL) s'appuie beaucoup, voire presque exclusivement, sur la main-d'oeuvre étrangère. Par le passé, des allégations de maltraitance envers ces travailleurs étrangers avaient fait surface, avec des photos les montrant se reposant dans des boxes de chevaux, allongés dans la literie, une situation qu'avait niée GEL, avec une vidéo de ses dortoirs à l'appui.
Quel avenir pour le JMLS Equestrian Centre ? Alors que la pression populaire s'intensifie, le centre de Jean-Michel Lee Shim risque-t-il la fermeture ? Selon Arvin Boolell, son ministère ne fait que son travail, mais le ministre travailliste n'a pas mâché ses mots envers l'équipe dirigeante de la Horse Racing Division (HRD) qui aurait failli dans sa tâche, à l'image notamment des commissaires indiens. Des têtes risquent-elles de tomber ? Boolell semble le penser. «Je peux vous dire que le Premier ministre est bien au courant de la situation.» Rappelons que la HRD et la Gambling Regulatory Authority sont sous la tutelle du ministère des Finances, dirigé par nul autre que le chef du gouvernement.