Afrique: Près de 50% des événements de santé publique « détectés précocement » sur le continent

Dakar — Près de 50% des événements de santé publique survenus entre 2018 et 2023 en Afrique ont été « détectés précocement » à l'EIOS (Intelligence épidémique à partir de sources ouvertes), a révélé, mardi, à Dakar, le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l'Action sociale.

« En Afrique, grâce au programme EIOS de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 50% des événements de santé publique entre 2018 et 2023 ont été détectés précocement avant même leur notification officielle », a révélé Samba Cor Sarr.

Il intervenait à l'ouverture de la cinquième réunion technique mondiale de l'initiative EIOS, au Hub régional des urgences de l'OMS pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, sis à Diamniadio.

Selon le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l'Action sociale, « ces résultats illustrent l'impact tangible de cette initiative sur notre capacité à protéger nos populations ».

Lancé en 2018, l'initiative EIOS utilise des technologies modernes, notamment l'intelligence artificielle, pour collecter, analyser et communiquer des informations issues de sources publiques (médias, réseaux sociaux, bases de données, etc.).

Cette initiative dirigée par l'OMS, est mise en oeuvre en collaboration avec les États membres et d'autres partenaires, dont des organisations et réseaux tels que Global Health Security Initiative (GHSI), l'Africa CDC, l'Organisation mondiale de la santé animale et l'Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d'urgence sanitaire (HERA).

« Nou avons l'honneur d'accueillir au [Sénégal] plus de 200 experts de haut niveau venant du monde entier pour échanger sur la coordination de l'OMS et des partenaires sur les transformations des systèmes de surveillance épidémiologique adaptés à la complexité des urgences auxquelles on fait de plus en plus fac », s'est réjoui Samba Cor Sarr.

Il s'est dit convaincu qu'en unissant les forces, les parties prenantes peuvent « relever les défis actuels, mais aussi anticiper ceux de demain en bâtissant un système de santé mondial plus résilient, plus inclusif et plus attentif aux préoccupations des populations. »

Depuis son déploiement en 2019, l'EIOS est opérationnel dans 39 pays africains dont le Sénégal.

« En Afrique, nous sommes des pionniers dans l'utilisation des informations libres pour détecter de façon rapide et sauver plus de vies », a vanté le directeur régional des urgences de l'OMS en Afrique de l'Ouest et du Centre, Abdou Salam Guèye.

Selon lui, « la plupart des événements ont été détectés en moins de sept jours. Grâce à ce moyen, on a pu détecter 90% des événements », a-t-il dit.

« Dans l'avenir, c'est le système électronique qui va gagner. Le défi que l'on envisage de surmonter, c'est la diffusion des fausses nouvelles, parce que quand on commence à détecter les informations libres, alors que le système libre est accessible à tout le monde, il y en a qui, non seulement n'étaient pas au courant, mais osent en parler pour saboter », a-t-il mis en garde.

Il recommande de « tout faire » pour que les détections « puissent être vérifiées avant les actions ». Il préconise aussi de continuer à « monitorer cette diffusion de fausses nouvelles pour adresser le retour qui est nécessaire ».

« Pour cela, nous avons besoin de former les pays pour que les pays le fassent eux-mêmes, dans le respect de la loi et des règlements internationaux », a-t-il indiqué.

La cinquième réunion technique l'initiative EIOS, ouvert ce mardi, se poursuivra jusqu'au jeudi 12 décembre 2024 à Diamniadio.

La cérémonie d'ouverture a été clôturée par la visite de Samba Cor Sarr à l'entrepôt de stockage médical du Hub d'urgence régional de l'OMS.

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