Le lancement du guide a été annoncé lors d'une conférence de presse organisée par le SNJT à Tunis.
Ce guide, réalisé par le syndicat en collaboration avec la FIJ estsoutenu par l'Union norvégienne des journalistes et financé par le gouvernement norvégien. Disponible en arabe et en français, il résume les différentes étapes des procédures pénales auxquelles les journalistes peuvent être confrontés.
La FIJ organisait le 17 octobre dernier une formation au siège du syndicat, en présence d'avocats et d'experts ayant supervisé la rédaction du guide. Cet atelier a permis de discuter des défis liés à l'élaboration du document et d'échanger sur les meilleures pratiques que les journalistes devraient adopter face à des poursuites judiciaires. Ce moment de réflexion collective a également mis en lumière l'engagement du SNJT à protéger les droits des journalistes et à renforcer leur sécurité professionnelle dans un contexte politique et juridique de plus en plus préoccupant.
Depuis la révolution de janvier 2011, qui a vu la chute du régime Ben Ali, la Tunisie connaît des attaques constantes contre la liberté de la presse. L'avènement du président Kaïs Saied en 2019 n'a fait qu'aggraver la situation. La FIJ pointe en particulier le décret-loi 54 qui vise à lutter contre les « fausses informations et rumeurs » sur Internet et aboutit à une mise en cause permanente des journalistes pour des motifs fallacieux.
Lors de la conférence de presse du 10 décembre, le président du SNJT, Zied Dabbar, a rappelé que les droits à la liberté d'expression et à la mobilité étaient des droits humains. Il a dénoncé les "violations procédurales liées au processus judiciaire", en référence aux journalistes emprisonnés et aux modalités de leurs arrestations et jugements.
Il a souligné l'importance de développer une vision stratégique pour la formation des journalistes en matière de droits et de devoirs, afin qu'ils acquièrent la capacité de se défendre devant la justice.
Le Secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger, a déclaré: "Une démocratie n'enferme pas ses journalistes, une démocratie ne refuse pas le dialogue social, une démocratie ne décrète pas que toute forme d'expression est potentiellement punissable par la loi. Ce guide est notre réponse pour outiller les journalistes et leur permettre de se défendre dans les meilleures conditions. En cette fin d'année 2024, nous exprimons toute notre solidarité envers celles et ceux en Tunisie qui oeuvrent sans relâche pour informer le public dans un climat liberticide honteux qui doit être dénoncé coûte que coûte."