Situation confuse dans les institutions publiques d'enseignement supérieur et universitaire (ESU) de la ville de Kinshasa depuis quelques jours. Alors que certains syndicats des enseignants ont appelé à une grève générale, accusant le Gouvernement de ne pas respecter les accords signés à Bibwa en 2023, d'autres demandent à leurs membres de ne pas débrayer.
Parmi les syndicats grévistes, il y a le Réseau des associations des professeurs des universités et instituts supérieurs du Congo (RAPUICO). Et du côté de ceux qui sont contre la grève, se trouve notamment l'Association des professeurs de l'Université de Kinshasa (APUKIN).
Sur les sites universitaires, on se retrouve donc face à deux situations. A l'académie des beaux-arts, par exemple, c'est la grève sèche du coté de professeurs. Seuls quelques chefs des travaux et assistants sont présents. Ils s'occupent uniquement des classes de recrutement.
A l'UNISIC, ex-IFASIC, des cours se donnent mais certains enseignants observent tout même le mot d'ordre de grève.
Les grévistes exigent que le Gouvernement respecte les engagements qui l'a pris à Bibwa, rapporte le professeur Jean-Collins Musonda, coordonnateur du RAPUICO :
« Payer l'accroissement de 50% sur la prime institutionnelle des mois d'octobre, novembre et décembre 2024 ; payer les 5 mois complémentaires dus en 2023, le Gouvernement vient de payer 3 mois ; produire la nouvelle grille barémique ; mécaniser les nouveaux docteurs à thèse ; et payer les professeurs aux grades actuels ».
De son côté, le professeur David Lubo de l'APUKIN pense que le Gouvernement a déjà fait un pas significatif avec notamment la paie complémentaire, voilà pourquoi son organisation syndicale demande à ses membres de ne pas arrêter le travail.
« Un pas significatif a été fait. Par exemple, à court terme, nous attendions la paie complémentaire, elle a été faite de 3 mois ; nous attendions la commission de suivi, les membres de cette commission sont déjà payés et d'un moment à l'autre, on va la convoquer. Et c'est cette commission qui est là pour suivre tous les accords de Bibwa et qui va épiloguer sur le nouveau barème », a-t-il expliqué.
Cette situation confuse intervient environ 3 semaines à peine après le début effectif des cours pour la nouvelle année académique.