Merzak Allouache, figure emblématique du cinéma algérien qui s'est fait connaître essentiellement avec l'illustre film «Omar Gatlato», «Chouchou», «Harragas» et d'autres et deux fois Tanit d'or aux JCC en 1978 et 1996, revient à la comédie avec «Première ligne», présentée à la 4e édition du Festival international du film Red Sea.
«Première ligne» est une peinture singulière et totalement déjantée de la société algérienne où se mêlent humour et dérision. Par une journée d'été caniculaire, la famille Bouderbala, composée de la mère et de ses cinq enfants, se rend à la plage dès les premières heures du jour pour réserver une place en première ligne face à la mer. Le parasol planté, l'aînée des filles commence à préparer la chakchouka alors que les deux petits s'occupent d'enfoncer deux grosses pastèques dans le sable pour qu'elles restent fraîches.
Mais, très rapidement, la plage est bondée de monde et de parasols. Rien ne va se passer comme prévu. Une autre famille vient s'installer devant elle et lui cache la vue. Commencent alors les tracas et les embrouilles entre voisins d'un jour.
On se chamaille, on s'insulte et on en vient aux mains et c'est le plagiste qui reçoit une grosse baffe. Tout ce beau monde est embarqué au poste de police, sauf les enfants. Le champ devient libre pour les enfants de s'amuser et les jeunes pour s'émoustiller loin des regards des parents. En bon observateur de sa société, Merzak Allouache pose un regard à la fois juste et moqueur sur ses concitoyens. Tantôt tendre, tantôt grinçant, il n'épargne ni les adultes, ni les jeunes.
Dans une unité de lieu (la plage) et de temps (une journée) et trois générations de personnes : la vieille grand-mère grincheuse plongée dans la lecture d'un livre, les parents dont la mère Bouderbala, femme autoritaire, bagarreuse et non moins séductrice, dont le mari est un flemmard et l'amant avec sa perruque qui lui donne un air yéyé, les jeunes amoureux et le plagiste qui a un oeil sur une des baigneuses et impose son contrôle sur les baigneurs.