Tous les candidats, sans exception, ont promis urbi et orbi de faire de Tana une cité propre où il fait bon vivre.
Pollution visuelle
Quoique leurs promesses n'engagent que ceux qui les écoutent, ils devraient avoir la décence et l'obligeance de nettoyer la ville des Mille... affiches. Une pollution visuelle qui envahit les 6 arrondissements de la capitale à cause du non-respect de la réglementation en matière d'affichage. Notamment l'article 101 de la loi organique relative au régime général des élections et des référendums qui prévoit que « pendant la durée de la période de campagne électorale, la Commission Électorale Nationale Indépendante ou ses démembrements au niveau territorial, avec le concours des collectivités territoriales décentralisées, met à la disposition des candidats, des listes de candidats ou des entités en faveur d'une option, des emplacements exclusivement destinés à recevoir des affiches électorales (...).
Panneaux brinquebalants
Il s'agit évidemment de ces panneaux en bois, souvent brinquebalants, érigés à la sauvette pour être recyclés au lendemain du scrutin, en bois de chauffe et/ou pour des constructions sauvages car rien ne se perd, tout se récupère. Même les bulletins de vote avec le principe « un homme, une voix ». C'est valable dans les bas-quartiers dont les voix sont très convoitées à chaque élection dans la capitale.
Taille et modalités
En tout cas, les bas-quartiers comme les autres arrondissements qui ne sont pas forcément plus hauts dans tous les domaines, se trouvent inondés d'affiches électorales. Placardées partout, au mépris de l'article 104 de la même loi qui stipule expressément qu' « il est interdit d'apposer des affiches de propagande électorale dans les endroits publics autres que ceux prévus à cet effet ». L'article 105 va jusqu'à préciser que « la taille des affiches électorales et les modalités de leur apposition sont fixées par voie réglementaire ».
Code pénal
Ces dispositions restent lettre morte. Y compris l'article 107 qui dispose qu' « aucune affiche ne peut être apposée après le jour et l'heure de clôture de la campagne électorale ». Ce qui n'est pas toujours respecté à en juger par les affiches fraîchement collées durant le silence électoral. Et ce, pour remplacer ou conforter celles qui ont été enlevées, déchirées ou altérées. Des agissements punis des peines prévues pour les contraventions de police selon le code pénal qui n'est pas plus observé que le code électoral.
De toute façon, même si des peines précises ne sont pas prévues pour les affichages non réglementaires, tous les candidats - élus ou pas - devraient prendre exemple sur Bodo au lendemain des législatives en enlevant ou faisant enlever leurs saletés. D'ailleurs, s'ils n'ont pas été élus, c'est parce que les électeurs ne veulent pas de leur... tête.