Devant le Congrès, le président congolais a vanté les progrès réalisés durant son mandat. Pour l'opposition et la société civile, tout reste à faire.
Social, santé, économie et éducation : pour le président Félix Tshisekedi, tous ces secteurs ont enregistré des progrès depuis qu'il est au pouvoir.
Une affirmation qui étonne Prince Epenge, un des communicateurs de la coalition d'opposition Lamuka. Pour lui, les déclarations du chef de l'Etat sont bien loin des réalités des Congolais.
"Alors que l'espérance vie régresse au Congo, alors que la famine, la faim et la pauvreté gagnent du terrain, alors que le M23 a récupéré des territoires plus vastes que ceux qu'il avait récupérés en 2012, alors que la majorité de la population en âge de travailler est au chômage, alors que les investisseurs refusent de venir au Congo parce que la corruption bât son plein, Monsieur Félix Tshisekedi voit un Congo prospère", estime Prince Epenge.
Violations des droist de l'homme
Même son de cloche du côté de la société civile qui déplore surtout le manque d'avancées dans le domaine social et dans la promotion des droits humains.
"Nous, comme acteurs de la société civile, nous pouvons voir seulement qu'à ce jour, il y a des grèves qui continuent que ce soit des médecins, des enseignants et dans d'autres secteurs vitaux. Il y a le social de la population qui est au bas de l'échelle. Il y a également cette question liée aux arrestations multiples et aux violations flagrantes massives des droits de l'homme dans notre pays", explique pour sa part Dieudonné Mushagalusa, coordonnateur du panel des experts de la société civile.
Le discours sur l'état de la nation, prononcé devant l'Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès, est un exercice auquel le président de la République doit se plier une fois par an, comme le stipule l'article 77 de la Constitution en vigueur.
C'était son premier discours sur l'état de la nation depuis sa réélection le 20 décembre 2023, et beaucoup attendaient que Félix Tshisekedi s'attarde sur les modalités de la réforme constitutionnelle qu'il a dit souhaiter. Il a juste invité les Congolais à "une réflexion sincère pour bâtir un cadre institutionnel plus adapté aux réalités et aux aspirations de notre peuple".