Environ dix mille hommes, femmes et enfants qui ont fui l'insécurité dans leurs villages, dans le territoire de Djugu en Ituri, se sont regroupés près de la base de la MONUSCO à Fataki. Certains ménages occupent ces sites de déplacés, improvisés depuis 2021. Pour tous, la proximité d'une base de la mission onusienne est l'assurance de protection et de sécurité. En cas de menaces, les casques bleus interviennent sans délais.
Au site des déplacés de Jaiba, Antoinette Nzale est l'une des 4 712 bénéficiaires du Réseau d'Alerte Communautaire (du sigle anglais CAN) établi par la MONUSCO pour prévenir les casques bleus en cas de menaces par des suspects, ou lorsque les déplacés sont informés d'une possible attaque armée.
Leurs assaillants, ce sont des milices, responsables des exactions qui les ont contraints à abandonner leurs villages et leurs activités champêtres.
«A chaque fois que nous avons un problème d'ordre sécuritaire, que nous voyons venir l'ennemi, nous communiquons avec la MONUSCO et la MONUSCO arrive immédiatement au lieu du danger, en 5 ou 10 minutes et cela repousse l'ennemi», raconte Antoinette Nzale.
«La MONUSCO veille sur nous»
A 4 km de là, le site de LODA, héberge environ 6 000 autres déplacés, selon Safari Christome, son président.
Safari Christome révèle comment la MONUSCO implique les déplacés dans leur propre protection, à travers le CAN. Ce dispositif permet aux personnes en danger d'alerter directement les casques bleus à travers un réseau communautaire qui relaie l'information quelle que soit l'heure de la journée ou de la nuit.
« Si la MONUSCO n'était pas là, nous ne serions pas vivants. Pendant que nous dormons la nuit, la MONUSCO veille... Elle veille sur nous », assure-t-il.
Les déplacés dans ces sites ont principalement fui les attaques de la milice CODECO. Le commandant du contingent népalais basé Fataki, le Major Giriraj Gautam fait savoir qu'en plus des réponses rapides dans le cadre du mécanisme d'alerte précoce, le contingent népalais de la MONUSCO organise des patrouilles journalières autour de ces sites, en vue de prévenir des incidents sécuritaires.
Le souhait des déplacés, selon leurs représentants, c'est le retour de la paix dans leurs milieux d'origine, pour reprendre leur vie en main.