Dakar — Plusieurs acteurs des mutuelles de santé d'Afrique et d'Europe prennent depuis mercredi matin, à Dakar, à une table ronde, en vue de réfléchir sur des solutions concrètes à l'accès aux médicaments, a constaté l'APS.
"Nous avons eu aujourd'hui un regard croisé entre les mutuelles de santé d'Europe et d'Afrique pour réfléchir sur la problématique de l'accès aux médicaments, tout en mettant l'accent sur la souveraineté en matière de production de médicaments et de vaccins », a dit Babacar Ngom, président de la Mutuelle de santé des agents de l'Etat (MSAE).
Il intervenait lors d'une table-ronde internationale placée sur le thème »La place de la mutualité et du médicament dans la souveraineté sanitaire ». La rencontre est organisée par la Mutuelle de santé des agents de l'Etat. La rencontre se tient à la Faculté de médecine, de pharmacie et d'odonto-stomatologie de l 'université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
"En Afrique, nous constatons que la gestion des médicaments à certaines catégories de maladies parfois pose problème. Donc, cette table ronde internationale dont le thème porte sur l'accès aux médicaments, vient à point nommé", a souligné Babacar Ngom.
Au terme de cette rencontre, souligne-t-il, les acteurs devront être en mesure d'agir sur les déterminants dans le processus de production des médicaments, pour les rendre plus accessibles du point de vue du prix aux populations. »Car on est confronté à un marché pharmaceutique coûteux", a-t-il déploré.
M. Ngom s'attend ainsi à »des recommandations très fortes à l'endroit de l'ensemble de nos États, à l'endroit de nos mutuelles, et à l'endroit de l'Afrique qui, aujourd'hui, se positionne de manière intéressante dans la production en matière de souveraineté sanitaire ".
Le premier vice-président de l'Union africaine de la Mutualité-Rabat-Maroc estime qu"'il va falloir discuter pour voir comment amoindrir les coûts des médicaments ".
Pour le directeur des affaires européennes internationales de l'Union nationale des mutualités socialistes (Solidaris), Alain Couheur, "l'accès aux médicaments constitue un enjeu déterminant dans notre combat en faveur de la protection sociale et de la santé publique" . Il considère que »l'accès aux médicaments ou à la vaccination, c'est une question de dignité humaine".
"Pour garantir une couverture de santé universelle, il faut impérativement résoudre les désintégrations de défense qui existent entre le secteur pharmaceutique et donc déployer un rapport de force que peut constituer la gouvernance", a ajouté M. Couheur
"Le mouvement mutualiste ne peut prospérer sans un écosystème de soutien et l'État qui doit assumer son rôle de gardien », estime-t-il. Il indique que »les Etats doivent agir avec détermination pour protéger leurs citoyens ».
Le représentant du ministère de la Santé et de l'Action sociale, Dr Mouhamadou Moustapha Diop, a évoqué la vision Sénégal 2050 (le référentiel de la politique économique et sociale du gouvernement). Dans ce cadre, précise-t-il, il s'agit de doter le pays d'un système de santé plus inclusif et plus résiliant, en faisant notamment plus de prévention.
Il soutient que la santé "s'imposera comme un véritable pilier de développement, conforté par la mise en place de projets structurés, faisant du Sénégal le principal hub régional de l'industrie pharmaceutique et de soins de santé".
"C'est fort de ce constat que l'État du Sénégal a pris l'initiative de mener des réformes dans le secteur de la santé, en mettant fortement l'accent sur le domaine de la pharmacie et du médicament, avec notamment l'Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique", explique-t-il.