Maroc: 23ème Congrès de la SOMAREF. La MPR marocaine face au défi du rachis dégénératif

La Société marocaine de médecine physique et de réadaptation (SOMAREF) organise, en cette fin de semaine à Casablanca, son 23ème Congrès national, avec comme thème principal: Rachis dégénératif : actualités en MPR.

Pour le Pr A. El Fatimi, président de la SOMAREF, cette édition, à l'instar des années précédentes, sera marquée par des échanges d'expériences entre les médecins nationaux spécialistes en médecine physique et de réadaptation (MPR) des secteurs universitaire, public et libéral et les collègues nationaux et étrangers des autres spécialités. Ces réunions porteront sur l'actualité dans l'évaluation et le traitement des différents aspects du rachis dégénératif.

«Ces échanges scientifiques seront renforcés par des ateliers pratiques autour du rachis tels que l'exploration électro neuromyographique, l'échographie interventionnelle du rachis, et bien d'autres ateliers pratiques et intéressants. Une attention particulière sera donnée à nos jeunes résidents afin d'exprimer, par leurs travaux scientifiques, leurs visions sur la pratique de la MPR au Maroc. Pour les encourager, des prix de meilleurs travaux scientifiques seront octroyés », a-t-il indiqué. Et de poursuivre : « Nous tenons à remercier nos collègues en MPR nationaux ainsi que nos invités les professeurs Touil, Lakhdar et notre hôte le professeur F.Rannou, président de la Société française de médecine physique et de réadaptation (SOFMER), qui participe activement au développement de la MPR marocaine ».

De son côté, la Pr F. Lmidmani, présidente du congrès, a affirmé que cet événement s'est transformé en rendez-vous incontournable qui rassemble chaque année des experts et praticiens nationaux et internationaux spécialisés en MPR ainsi que des collègues d'autres spécialités intéressés par le thème du congrès.

« Les conférences, les discussions, les ateliers pratiques, les présentations orales de nos membres juniors ainsi que les symposiums permettront à chacun de repartir avec des idées nouvelles et des techniques actualisées à intégrer dans la pratique quotidienne afin d'améliorer la prise en charge de nos patients », a-t-elle noté. Et de conclure : « Face à l'évolution rapide des connaissances et des technologies dans notre domaine, cette rencontre nationale est plus que jamais nécessaire pour renforcer les liens au sein de notre communauté ».

A souligner que la médecine physique et de réadaptation est une spécialité médicale cruciale qui mobilise une panoplie de professionnels pour assurer une prise en charge globale et multidisciplinaire des patients en situation de handicap. Le médecin en MPR joue un rôle central, agissant comme un véritable chef d'orchestre dans la gestion du parcours de réadaptation du patient.

Il établit un diagnostic précis, élabore des programmes personnalisés de rééducation et de réadaptation, et supervise leur mise en oeuvre. Il coordonne également l'intervention de divers spécialistes selon les besoins spécifiques du patient : kinésithérapeutes, ergothérapeutes, orthophonistes, psychomotriciens, orthoprothésistes, domoticiens ou encore moniteurs de sport.

Malgré sa faible notoriété, la MPR joue un rôle déterminant dans la prise en charge des troubles affectant la mobilité. Elle traite un large éventail de pathologies : hernie discale, lombalgies, canal lombaire étroit, scoliose, polyarthrite rhumatoïde, lupus, ou encore les déficiences fonctionnelles résultant d'accidents ou d'interventions chirurgicales.

La MPR est essentielle pour améliorer la qualité de vie des patients souffrant de séquelles physiques après un accident ou une maladie. Elle vise à réduire les impacts physiques, psychologiques, sociaux et économiques des déficiences et incapacités, en favorisant l'autonomie et la réinsertion sociale.

Au Maroc, la MPR a été officiellement reconnue en 1994, deux ans après la création de la Société marocaine de Rééducation fonctionnelle. Cependant, le nombre de spécialistes demeure insuffisant : environ 100 professionnels exercent aujourd'hui sur le territoire, contre 500 en Algérie et 3.000 en France. Cette pénurie laisse un fossé important à combler pour répondre aux besoins croissants de la population marocaine.

Le manque de centres spécialisés en MPR est un défi majeur au Maroc. La discipline souffre encore d'une reconnaissance limitée et est souvent confondue avec la kinésithérapie, malgré ses objectifs beaucoup plus larges et complexes. Développer cette spécialité est donc crucial pour assurer une prise en charge optimale des patients et renforcer le système de santé marocain face aux défis du handicap.

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