Ile Maurice: Des problèmes pressants freinent la croissance

12 Décembre 2024

Pressions sur les finances publiques dues à la population vieillissante

Le rapport sur l'économie publié, mardi, par le gouvernement et présenté au Parlement par le Premier ministre, met en lumière des problèmes sociaux urgents, qui freinent la croissance de l'économie mauricienne. Parmi les défis majeurs : le vieillissement de la population, les priorités en matière de santé, le tourisme, l'emploi et l'éducation. Ces domaines requièrent des actions urgentes pour éviter une détérioration de la situation.

Le pourcentage de la population âgée de plus de 60 ans est passé de 14,6 % en 2014 à 21% actuellement, et devrait atteindre 30 % d'ici 2042, voire 40 % en 2062, selon le rapport du gouvernement. Ce changement radical dans la structure démographique de Maurice résulte de la baisse du taux de natalité et de l'augmentation de l'espérance de vie. Une population vieillissante engendre des répercussions notables sur la société, l'économie et les finances publiques. Le rapport prévoit notamment des impacts négatifs sur les activités économiques, qui entraînent ainsi une croissance économique plus faible.

La pression sur les finances publiques est de plus en plus préoccupante. En effet, avec un nombre de contribuables en baisse et un nombre de bénéficiaires de pensions en hausse, les dépenses publiques pourraient se creuser davantage. «De plus, étant donné que les personnes âgées ont des besoins accrus en matière de soins de santé et de soins de longue durée, davantage de ressources seront nécessaires pour fournir une infrastructure et des services de santé spécialisés.»

Système de santé inefficace

Le rapport souligne les nombreux défis auxquels est confronté le secteur de la santé, malgré une infrastructure et des installations de santé avancées à Maurice. La population vieillissante est l'un des facteurs qui accroît la pression sur le système de santé car la demande pour la prise en charge des maladies chroniques augmente. De plus, le coût croissant des médicaments et la demande publique pour des services de santé supplémentaires et améliorés «ont un impact significatif sur la viabilité financière du secteur». Le document fait aussi état du manque d'infirmières, de spécialistes et d'autres professionnels de santé, ce qui aggrave encore la situation. Les finances du gouvernement sont également affectées par «des inefficacités notables dans le système de santé telles que des insuffisances dans la gestion des stocks médicaux, qui entraînent des expirations et des gaspillages, ainsi qu'une mauvaise gestion du personnel de santé, qui génère des coûts importants en heures supplémentaires.»

L'indiscipline à l'école décriée

L'indiscipline à l'école est, comme le stipule le rapport, devenue un problème majeur. Les cas de harcèlement, de violence entre jeunes, de possession de substances illicites et de consommation d'alcool dans l'enceinte scolaire ont considérablement augmenté. De plus, le document souligne le nombre élevé d'élèves qui quittent l'école prématurément. Sur dix élèves, seulement trois parviennent à terminer leur cycle secondaire. Pire, le rapport mentionne que «les programmes d'éducation et de formation offerts ne répondent pas aux besoins des industries, générant un décalage de compétences sur le marché du travail.»

Main-d'œuvre quasi stagnante et jeunes en partance

La priorité du gouvernement est de s'attaquer au problème de la main-d'œuvre, qui est quasi stagnante et dont les projections devraient être négatives dans un avenir proche en raison de la nouvelle dynamique démographique. Le rapport souligne un fait notable : environ 20 % de notre main-d'œuvre possède une éducation post-secondaire. Le problème de genre persiste également, avec un taux de chômage plus élevé chez les femmes malgré leur faible participation sur le marché du travail. Le chômage des jeunes reste extrêmement élevé et les contraintes du marché du travail se sont accentuées en raison de la forte fuite des cerveaux. «Un pourcentage élevé de diplômés mauriciens quittent le pays pour travailler à l'étranger.»

Le tourisme confronté à une série de défis

Malgré la contribution de 8,7 % du tourisme au Produit intérieur brut (PIB) du pays en 2023, ce secteur est confronté à plusieurs défis qui freinent sa croissance. Parmi les principaux problèmes auxquels ce domaine doit faire face, il y a la pénurie de main-d'œuvre, une connectivité aérienne limitée, le coût élevé de la destination, le manque d'hébergements touristiques, l'absence de planification dans le développement hôtelier, les logements touristiques non réglementés, la forte dépendance aux marchés traditionnels, la diversité limitée des produits touristiques et le changement climatique.

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