En réaction aux informations fournies par des groupes de la société civile du Mozambique, selon lesquelles le nombre total de victimes s'élève à 110 depuis le début des manifestations, avec 34 personnes tuées au cours des seuls sept derniers jours, la directrice adjointe pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe à Amnesty International Khanyo Farise a déclaré :
« Trop, c'est trop. Depuis plus de 50 jours, le gouvernement mozambicain dirigé par le Front de libération du Mozambique (FRELIMO) refuse de mettre fin à sa répression sanglante des manifestations. Quels que soient les résultats des élections ou les opinions politiques, toutes les personnes ont le droit à la liberté de réunion pacifique. Le recours manifeste, constant et croissant à une force inutile et illégale contre les manifestant·e·s doit cesser immédiatement.
Trop, c'est trop. Depuis plus de 50 jours, le gouvernement mozambicain dirigé par le Front de libération du Mozambique (FRELIMO) refuse de mettre fin à sa répression sanglante des manifestationsKhanyo Farise, directrice adjointe pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe à Amnesty International
« Le reste du monde doit condamner ces violences et intervenir pour y mettre fin. Amnesty International a appelé à plusieurs reprises la communauté internationale, et notamment la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et l'Union africaine, à agir pour mettre fin à ce cauchemar. Mais ces deux organisations restent silencieuses face à l'assaut impitoyable des autorités du Mozambique contre les manifestant·e·s. Au lieu d'exiger la fin de ces violations croissantes des droits humains, la SADC s'est contentée d'envoyer ses condoléances pour les personnes tuées et blessées, tout en qualifiant les élections de « pacifiques ».
« La Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP) doit lancer une enquête en ouvrant au Mozambique une mission d'établissement des faits pour rassembler des informations sur les violations des droits humains qui sont en train d'être commises. Les Nations unies doivent aussi s'occuper de toute urgence de cette situation avec l'attention et le sérieux qu'elle mérite. Les donateurs du Mozambique et les pays partenaires doivent également adopter une position beaucoup plus forte contre cette répression. »
Complément d'information
Des manifestations ont éclaté au Mozambique à la suite des élections controversées du 9 octobre, manifestations auxquelles la police a réagi avec une force excessive. Les forces de sécurité ont tiré sur au moins 329 personnes, en tuant 110, y compris des mineur·e·s et des passant·e·s. La police a procédé à l'arrestation arbitraire de plus de 3500 personnes.
Le reste du monde doit condamner ces violences et intervenir pour y mettre finKhanyo Farise, directrice adjointe pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe à Amnesty International
En réaction, des manifestants s'en prennent de plus en plus à des policiers, des membres du Frelimo et du personnel du corps électoral, et incendient des postes de police et des bureaux du Frelimo.