Tunisie: Le grand acteur Fathi Haddaoui est mort à l'âge de 63 ans

TUNIS — Fathi Haddaoui, acteur de théâtre, de cinéma et de télévision, est décédé, ce jeudi 12 décembre, à l'âge de 63 ans

Le ministère des Affaires Culturelles a annoncé, en début de soirée, la disparition de Fathi Haddaoui "décédé des suites d'une longue maladie".

Dans un faire-part publié sur sa page Facebook, le ministère déplore la perte d'un « grand artiste » au parcours artistique assez riche, et adresse ses "condoléances à sa famille et à la famille artistique élargie ».

Fathi Haddaoui est né le 9 décembre 1961 dans la Capitale, Tunis. Il est diplômé, en 1986, de l'Institut Supérieur d'Art Dramatique de Tunis (ISAD) où il est "major de promotion". Aussitôt diplômé, il se lance dans une carrière d'acteur assez convoité.

Au milieu des années 80, Fathi Haddaoui entame une carrière d'acteur au théâtre et au cinéma avant de rejoindre le petit écran, au début des années 90. Au cinéma comme à la télévision, il joue dans des films étrangers, notamment français, italiens, espagnols et anglais. Il collabore avec des réalisateurs assez connus dont Franco Rossi, Serge Moati, Peter Kassovitz, Jean Franco Pannoni, Jean Sagols et Allain Mosly.

Ses débuts dans le théâtre remontent à la période scolaire, au lycée Ibn-Charaf où il passe son baccalauréat, Lettres. Sous la direction de son professeur Hammadi Mezzi, il fait ses premiers pas sur scène à travers l'interprétation des pièces classiques dans le cadre du théâtre scolaire. Il obtient le premier prix d'interprétation masculine au Festival National de Théâtre Scolaire en 1979 et 1980. Il intègre, par la suite, le Théâtre Amateur avec Habib Chebil au sein de la fameuse troupe "le Théâtre Triangulaire".

En 1985, Haddaoui rejoint le collectif du Nouveau Théâtre avec Fadhel Jaibi, Fadhel Jaziri, Jalila Baccar et d'autres. Il a le rôle principal dans des créations comme "Arab" du duo Fadhel Jaziri et Fadhel Jaibi (1987), puis dans une adaptation éponyme pour le cinéma (1988).

Au niveau international, il a joué dans des pièces comme "El Corano" au théâtre Argentina à Rome (Italie) en 2000, et "OEdipe" au théâtre des Bouffes du Nord à Paris (France), en 2003.

Au cinéma, il a collaboré avec plusieurs réalisateurs tunisiens et étrangers dont Farid Boughdir, Nouri Bouzid, Chawki El Mejri, Bassel Khatib, Franco Rossi et Serge Moati. Il a participé à une vingtaine de longs métrages dont "La coupe" de Mohamed Damak, "Halfaouine" de Férid Boughedir, "Sabots en or" de Nouri Bouzid, "Chichkhan" de Mahmoud Ben Mahmoud, "No man's love" de Nidhal Chatta, "Bab el Arch" de Mokhtar Lajimi, "Cinecitta" de Brahim Letaief. Dans la catégorie des courts-métrages, il a notamment participé aux films "Un certain regard" de Khaled Barsaoui et "Clé de sol" de Chawki Mejri.

Les années 80 sont particulièrement fastes pour Fathi Haddaoui à travers la participation dans des oeuvres étrangères. Avec l'italien Franco Rossi, il a trois collaborations successives dans "Le mystère" (1986), "Un Bambino di nome Gesù" (1987) et L'attente (1988).

Sur petit écran, Haddaoui était un acteur vedette dans des séries et feuilletons à succès diffusées sur différentes chaines tunisiennes, à l'instar de "Layam Kiferrih" de Slaheddine Essid (1991) et "Naouret Lahwa", diffusée durant deux saisons 2014 et 2015.

Il a également joué dans des feuilletons arabes et européens pour des réalisateurs comme de Bassel Al Katib avec "Holako" (1999 et 2002) et "Abou Zid Al-Hilali" (en 2004).

Il est primé dans des festivals et manifestations cinématographiques nationales et internationales. A deux reprises, il remporte le prix d'interprétation masculine aux Journées cinématographiques de Carthage (JCC), pour son rôle dans les films "No Man's Love" de Nidhal Chatta (2002) et "Les Portes du Paradis" de Mokhtar Laajimi (2004).

Il est le lauréat, en 2010, du prix du meilleur réalisateur au Festival des Radios et Télévisions Arabes pour (La Cité du Savoir). En 2013, il remporte le prix du Meilleur acteur au Festival du Film Arabe d'Oran (Algérie).

Le défunt était un habitué de la gestion administrative et artistique dans des manifestations publiques, comme les Journées théâtrales de Carthage (JTC), en 1993, et les Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), en 1995. Du 7 Octobre 2011 au 31 mars 2014, il occupe le poste de directeur du Centre Culturel International de Hammamet et président du Festival International de la même ville qu'il dirige durant deux éditions successives (48e et 49e éditions).

Durant les dernières années, il a produit des séries pour enfants et des films documentaires pour le compte de plusieurs chaines de télévision arabes. Il a également était consultant auprès de certaines chaines.

Grâce à son talent d'artiste multidisciplinaire, il a collaboré avec des réalisateurs de renom ce qui le place dans la lignée des artistes les plus célèbres de sa génération.

Fathi Haddaoui (1961-2024) bénéficiait d'une grande notoriété à l'échelle nationale et arabe.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.