Congo-Kinshasa: Bunia - La commune de Mbunya ne délivre plus les actes de naissance depuis 7 mois

12 Décembre 2024

Des milliers d'enfants de la commune de Mbunya à Bunia ne disposent pas d'acte de naissance, à la suite de l'absence de registre de naissance depuis plusieurs mois au bureau de l'état civil de cette municipalité. De nombreux parents, dont les enfants sont privés de droit de voyage à l'étranger, s'en plaignent.

Plusieurs dizaines des femmes allaitantes défilent au bureau de l'état civil de la commune de Mbunya chaque jour. Des reporters de Radio Okapi ont rencontré sur place plus de cinq, portant des bébés à la recherche des actes de naissance.

Marie Pissi, l'une d'elle, n'est pas à son premier rendez-vous. Elle dit en avoir marre : "L'enfant a déjà huit mois. Depuis qu'il avait deux mois, je ne fais que passer au bureau de l'état civil. Chaque fois c'est la même réponse. Nous n'avons pas encore des registres. On en a marre !"

Certains parents disent n'avoir même pas le courage d'y emmener leurs enfants, alors que la loi congolaise accorde un délai de trois mois pour l'enregistrement de l'enfant à l'état civil". Marie Pissi déplore de nombreuses conséquences liées au fait que son enfant n'a pas d'acte de naissance.

"Il nous est difficile de voyager en famille actuellement. Parce qu'au niveau de la frontière, sans acte de naissance, l'enfant ne traverse pas. Et pour les parents qui travaillent dans des ONG, les enfants qui n'ont pas d'actes de naissance ne bénéficient d'aucun avantage lié au travail de leurs parents".

Le bourgmestre de Mbunya, le commissaire supérieur Jean-Marie Fwamba, confirme que son entité manque de ce document officiel depuis le mois de mai dernier. Il dit avoir plaidé ce cas auprès de l'autorité de tutelle, sans résultat escompté.

"Nous sommes allés voir (le chef de) la division de l'intérieur, l'autorité de tutelle. Il nous a toujours fait des promesses. Vous savez, la commune de Mbunya enregistre entre trente et quarante personnes par jour. Avec le retard que nous avons accumulé, nous avons besoin de près de vingt ou vingt-cinq registres pour servir tous ceux-là qui nous ont déjà laissé des coordonnées. Présentement, on nous a remis qu'un seul registre, mais on n'a pas résolu le problème !"

Radio Okapi n'a pas encore obtenu la réaction de la division provinciale de l'intérieur à ce sujet.

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