Cote d'Ivoire: Le conseil d'administration du FMI achève les troisièmes revues des accords au titre du MEDC et de la FEC et la deuxième revue de l'accord au titre de la FRD, et achève les consultations de 2024 au titre de l'article IV avec la Côte d'Ivoire.

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Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé les troisièmes revues des accords au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) et de la facilité élargie de crédit (FEC) et la deuxième revue de l'accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), et a achevé les consultations de 2024 au titre de l'article IV[1] avec la Côte d'Ivoire.

Les résultats de la Côte d'Ivoire ont été solides tant dans le cadre des accords de 40 mois au titre du MEDC et de la FEC avec un accès combiné de 2 601,6 millions de DTS (soit 400 % de la quote-part) que dans le cadre de la FRD, avec un accès de 975,6 millions de DTS (soit 150 % de la quote-part). La mise en oeuvre des programmes a été satisfaisante jusqu'à présent, tous les critères de réalisation, repères structurels et mesures de réforme prévues pour les revues ayant été respectés ou mis en oeuvre. L'achèvement des revues ouvre la voie a un décaissement immédiat d'environ [820] millions de dollars au titre des accords MEDC/FEC et FRD.

La détermination sans faille des autorités à mettre en oeuvre des réformes dans le cadre des deux programmes devrait aider la Côte d'Ivoire à accéder au statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à moyen terme et à renforcer sa résilience face au changement climatique. Par ailleurs, les obstacles structurels existant de longue date, notamment la prépondérance du secteur informel, qui a été au centre des entretiens des consultations de 2024 au titre de l'article IV, ainsi que les lacunes en matière d'égalité entre les genres, font obstacle à une croissance plus forte et plus inclusive.

L'économie ivoirienne continue de faire preuve de résilience. La vigueur de la consommation et de la demande d'investissement soutient une activité économique robuste en 2024, malgré une production agricole et une activité de construction inférieures aux prévisions. Cependant, une croissance encore vigoureuse est attendue à court et moyen terme avec un redressement de la production agricole, un renforcement de l'activité des industries extractives qui bénéficiera de la pleine mise en exploitation du champ pétrolifère Baleine, et une croissance de la production d'énergie soutenue par la modernisation en cours des investissements. L'inflation continue de se modérer. L'inflation globale annuelle moyenne mesurée par l'IPC devrait chuter de 4,4 % (en glissement annuel) en 2023 à 3,8 % en glissement annuel d'ici la fin de 2024, grâce à la baisse des prix des principaux produits alimentaires et des produits de base. Le secteur financier reste solide. Les engagements annoncés lors de la COP 29 de novembre contribueront à mobiliser des financements pour l'action climatique en Côte d'Ivoire.[2]

Les déséquilibres budgétaires et extérieurs se résorbent progressivement depuis 2023. Un rééquilibrage budgétaire décisif fondé sur les recettes est en bonne voie et la viabilité de la dette s'est améliorée. Le déficit budgétaire est passé de 6,8 % du PIB en 2022 à 5,2 % du PIB en 2023, grâce à des mesures énergiques prises d'emblée au niveau des recettes. D'autres mesures portant sur les recettes en 2024 et 2025 devraient accompagner un nouvel assainissement des finances publiques pour atteindre un déficit de 4 % du PIB en 2024 et de 3 % du PIB en 2025. Le risque de surendettement est confirmé modéré et les perspectives de la dette se sont améliorées, principalement grâce à l'amélioration des ratios de liquidité et aux opérations préventives de gestion de la dette. Après un creusement du déficit courant à 7,9 % du PIB en 2023, une nette amélioration est attendue en 2024, grâce à une amélioration notable des termes de l'échange. Les cours records du cacao, conjugués à une amélioration des perspectives de production, devraient soutenir les recettes d'exportation et ramener le déficit courant à environ 5,1 % du PIB en 2024.

À l'issue des débats du conseil d'administration, M. Okamura, président par intérim et directeur général adjoint, a fait la déclaration ci-après :

« La performance de la Côte d'Ivoire dans le cadre des programmes appuyés par le FMI sont solides, ce qui témoigne de l'engagement des autorités à maintenir la stabilité macroéconomique. Des efforts de réforme continus et résolus maintiendront un risque modéré de surendettement dans un contexte extérieur encore difficile, tout en consolidant le rôle du pays en tant que point d'ancrage de la stabilité régionale.

L'assainissement des finances publiques envisagé dans le budget 2025 reposera sur des mesures permanentes et de qualité en matière de politique fiscale, ainsi que sur des réformes des administrations fiscale et douanière. Ces mesures aideront à atteindre l'objectif de déficit de 3 % du PIB fixé par l'UEMOA en 2025 et réduiront davantage les risques liés à la viabilité de la dette du pays, également grâce à une gestion active de la dette.

Le maintien de la mobilisation des recettes intérieures à moyen terme reste clairement prioritaire, afin de générer la marge budgétaire nécessaire pour financer une transformation économique plus profonde et permettre à la Côte d'Ivoire de se hisser au rang de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. À cette fin, la mise en oeuvre de la SRMT continuera de nécessiter un engagement important avec les parties prenantes pour assurer le succès de la refonte du système fiscal, et en particulier rationaliser ou supprimer les exonérations de TVA et autres dépenses fiscales.

La préservation de l'espace budgétaire sera facilitée par l'engagement pris par les autorités d'étendre le périmètre, la transparence et la gestion des finances publiques, en particulier pour couvrir les entreprises publiques.

Il importe de maintenir l'élan des réformes structurelles et d'améliorer continuellement la protection de l'intégrité financière et de la gouvernance pour libérer le potentiel du secteur privé. Il est essentiel de remédier aux lacunes identifiées dans le cadre de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme et de présenter un bilan de la mise en oeuvre des réformes dans ce domaine. Combattre et réduire l'informalité renforcera encore les investissements en cours dans le développement du capital humain, en particulier parmi les jeunes et les femmes, afin de rendre la croissance plus inclusive. La poursuite des efforts visant à renforcer la résilience aux risques climatiques sera également importante pour assurer une transformation durable de l'économie ivoirienne. »

Évaluation par le conseil d'administration [3]

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[1] Conformément aux dispositions de l'article IV de ses Statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s'entretient avec les responsables nationaux de l'évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du conseil d'administration.

[2] Le gouvernement de la Côte d'Ivoire collabore avec les institutions financières internationales, les partenaires au développement et le secteur privé pour mobiliser le financement de l'action climatique

[3] À l'issue des délibérations, la Directrice générale, en qualité de présidente du conseil d'administration, résume les vues des administrateurs, et ce résumé est communiqué aux autorités du pays. On trouvera une explication des termes convenus utilisés communément dans les résumés des délibérations du conseil d'administration à l'adresse : http://www.IMF.org/external/np/sec/misc/qualifiers.htm.

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