Dakar — Le ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye a prôné, jeudi, "une nouvelle approche" dans la gestion du barrage de Manantali en vue d'une meilleure régulation du fleuve Sénégal permettant de prévenir les débordements du cours d'eau.
"La nouvelle approche consiste à ne plus attendre que le barrage de Manantali atteigne sa cote d'alerte avant de déclencher les lâchers d'eau. En le faisant, on lâche un volume d'eau important dans le fleuve Sénégal", a dit le ministre.
Il intervenait en marge de la réunion du Comité national de gestion des inondations axée sur le bilan de l'hivernage 2024, les bonnes pratiques à tirer de l'hivernage et les perspectives à dégager pour l'année prochaine.
"A partir de l'année prochaine, on va s'y prendre un peu plus en amont pour procéder à des lâchers d'eau en petite quantité plutôt que d'attendre pour des lâchers d'eau en grande quantité", a-t-il ajouté, en présence de plusieurs autorités administratives des régions et chefs de service intervenant dans la gestion des inondations.
Il a précisé que "cette nouvelle approche est en train d'être mise en place en relation avec l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS)".
Cheikh Tidiane Dièye a rappelé que cette année, les fleuves Sénégal et Gambie ont connu "des crues exceptionnelles" causées par des phénomènes pluviométriques ayant entrainé des pluies extrêmes en Guinée, au Mali et au Sénégal.
Il a expliqué que beaucoup de personnes ont pensé que les lâchers d'eau à Manantali sont à l'origine de la crue exceptionnelle de cette année. "Il n'en est rien car Manantali n'a contribué à la crue qu'à hauteur de 16%", a-t-il fait savoir, ajoutant que ce sont plutôt "les eaux exceptionnelles" des bassins du fleuve Sénégal qui ont entrainé la crue.
Cheikh Tidiane Dièye a indiqué par ailleurs la mise en oeuvre de projets structurants sur le fleuve Sénégal destinés à renforcer la régulation des eaux. "Nous avons à ce sujet, le barrage de Manantali et un autre barrage en construction sur la Falémé, notamment à Gourbassy, pour réguler à hauteur de 25%, les eaux du fleuve Sénégal", a-t-il indiqué.
"Ceci va nous amener à avoir un fleuve plus maîtrisé. Mais dans l'urgence, à partir de l'année prochaine, nous avons inscrit dans notre budget des montants qui permettront de sécuriser des localités de la vallée du fleuve avec la réalisation de bassins de rétention et de lacs artificiels pouvant servir à l'agriculture", a annoncé le ministre.