Afrique Centrale: Réunion à Luanda - Tshisekedi et Kagame tentent de mettre fin au conflit en RDC

Le président angolais Joao Lourenço, médiateur désigné de l'Union africaine (UA) dans le conflit entre Kigali et Kinshasa, a indiqué jeudi lors d'une visite à Pretoria, en Afrique du Sud, qu'un accord de paix pourrait être signé à l'issue de ce prochain sommet.

"Nous avons bon espoir que cette réunion aboutisse à la signature ou à la décision de signer prochainement un accord de paix durable entre les deux pays voisins", a-t-il avancé.

Le document, appelé CONOPs dans le jargon militaire, prévoit un délai de 90 jours pour "conclure la neutralisation des FDLR et la levée des mesures défensives du Rwanda".

Un premier "plan harmonisé" de sortie de crise daté du mois d'août prévoyait la neutralisation des FDLR comme préalable au départ des soldats rwandais. Il a été rejeté par la RDC qui réclamait "la simultanéité des opérations".

Kigali a confirmé que Paul Kagame sera dimanche en Angola pour relancer les discussions, accompagné de son ministre des Affaires étrangères Olivier Nduhungirehe.

La présidence congolaise a également confirmé la participation de Félix Tshisekedi au sommet, bien que Kinshasa a plusieurs fois exclu de négocier avec le Rwanda et réclamé des sanctions internationales à l'encontre de son voisin.

"Notre pays reste confronté à des rébellions persistantes, dont l'agression de l'armée rwandaise et des terroristes du M23", a dit mercredi M. Tshisekedi dans un discours au Parlement, qualifiant les rebelles et le Rwanda d'"ennemis de la République".

Le M23 ("Mouvement du 23 mars") s'est emparé depuis novembre 2021 de vastes pans de territoire dans l'est de la RDC riche en minerais et théâtre de violences depuis 30 ans.

Fin octobre, la RDC et le Rwanda ont déjà approuvé un document établissant, sur le papier, les modalités de départ des soldats rwandais et la neutralisation par l'armée congolaise des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).

Ce groupe armé formé par d'anciens hauts responsables hutu du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 depuis réfugiés en RDC, qui combat le M23 tout comme une nébuleuse de milices pro-Kinshasa dans l'est, constitue aux yeux de Kigali une menace permanente.

Une demi-douzaine de cessez-le-feu et trêves ont déjà été décrétés puis violés dans l'est de la RDC.

Fin juillet, un nouveau cessez-le feu a été signé après deux ans et demi d'affrontements et d'accords rompus. Il a déjà été mis à mal par au moins une offensive récente du M23 et des accrochages réguliers au cours des dernières semaines entre rebelles et forces armées congolaises.

Les présidents congolais et rwandais se sont croisés pour la dernière fois en octobre à Paris. Un temps évoquée, l'idée d'une rencontre à l'occasion du sommet de la francophonie ne s'est pas concrétisée.

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