Pour la première fois, une femme occupe le poste de vice-présidente du Ghana, faisant souffler un vent d'espoir dans les milieux féministes du pays.
La présidentielle au Ghana a été remportée le week-end dernier par John Dramani Mahama, l'ancien président du camp NDC. Sa colistière, et désormais la nouvelle vice-présidente du pays, Naana Jane Opoku-Agyemang, est la première femme à occuper le poste.
Elle a aussi été la première femme à coprésider l'Université du Ghana, à Accra, et elle devient maintenant la première femme vice-présidente du pays. Naana Jane Opoku-Agyemang a été ministre de l'Education de 2013 à 2017, sous la présidence de John Mahama, et elle est connue pour avoir insisté sur l'inclusion des filles à l'école.
La représentation des femmes au Parlement évolue peu
Son élection représente un espoir, selon Lois Aduamoah-Addo, de l'ONG Femmes dans le droit et le développement en Afrique. "Il y a eu des femmes à différentes positions dans le passé, comme présidente du Parlement, de la Cour suprême, cheffe de cabinet, explique-t-il. Il y a eu des femmes aux postes ministériels ou au Parlement, mais jamais au deuxième poste le plus important qui est la vice-présidence".
Le vote de la semaine dernière a aussi vu l'élection de 42 femmes parlementaires. Cela représente 15% des sièges, et une légère évolution par rapport à 2020, où elles étaient 40.
Malgré de nombreux engagements du gouvernement ghanéen depuis 1960, la représentation des femmes aux postes de pouvoir, dans le public et dans le privé, reste faible. En cause : le manque de reconnaissance professionnelle, le manque de ressources financières, d'opportunités offertes par les partis et surtout, l'étiquette traditionnelle accolée au rôle des femmes.
Dans l'attente de la composition du futur gouvernement
Pour Felicity Nelson, activiste de l'égalité des genres, l'intention politique en faveur de plus de représentation n'est pas honnête. Elle note que "lorsqu'il s'agit de l'espace parlementaire, de l'espace gouvernemental, la représentation des femmes plane aux alentours de 18% à 25%. C'est inacceptable ! Tout ce que vous perdez en potentiel humain en ne veillant pas à intégrer les femmes dans l'espace politique ! Le Ghana est en train de perdre".
Pour Felicity Nelson, le choix de Jane Opoku-Agyemang par John Mahama marque un pas important. Pour elle, "cela montre qu'il a une vision pour les femmes ghanéennes donc j'espère voir dans son cabinet plus de représentation de femmes et aussi dans toutes ses nominations. Il a promis de nommer plus de femmes et ça fait en réalité partie de son programme".
Le choix des ministres et des hauts fonctionnaires, dans les prochaines semaines, donnera le ton pour les quatre prochaines années.