Du 9 au 14 décembre, l'île Maurice devient la scène d'un rendez-vous cinématographique incontournable avec le Festival international du film au féminin. Cet événement célèbre la créativité, la diversité et le talent des femmes dans l'industrie cinématographique. Le festival a démarré à l'île de La Réunion et pose ses valises à Maurice grâce à la fondatrice Edith Semmani.
À travers une sélection de films poignants, réalisés ou interprétés par des femmes, cette édition 2024 met en lumière des récits universels qui reflètent la richesse des expériences féminines. Plus qu'un simple festival, l'événement a pour ambition de briser les stéréotypes, d'ouvrir le dialogue et de donner une voix à celles qui contribuent à enrichir l'univers du cinéma, dans une industrie encore marquée par des inégalités de genre.
Le festival eu l'honneur d'accueillir cette année des figures emblématiques du cinéma international, notamment Sonia Rolland, Alexandra Lamy et Chloé Jouannet. Ces actrices et réalisatrices ont partagé leurs oeuvres et leurs parcours à travers des projections, des discussions et des ateliers, inspirant ainsi le public et les cinéastes en herbe.
Au-delà des projections, le festival offre une véritable immersion culturelle. Entre débats, masterclasses et espaces d'échange créatif, l'événement se distingue comme une plateforme de rencontres entre professionnels du cinéma, cinéphiles et amateurs. Parmi les temps forts du festival, la soirée de projection à l'Institut français de Maurice (IFM), à Rose Hill mercredi, a marqué les esprits.
En présence de personnalités telles que Shirin Aumeeruddy-Cziffra, speaker de l'Assemblée nationale, et de Frédéric Bontems, Ambassadeur de France à Maurice, les spectateurs ont pu découvrir le film La Chambre des merveilles, réalisé par Lisa Azuelos, avec Alexandra Lamy dans le rôle principal. Synopsis du film : lorsque son fils tombe dans le coma après un accident, Thelma décide de réaliser les rêves qu'il avait notés dans son journal. Ce périple bouleversant transformera sa vie.
Moshin Moossa de Titanium event, Edith Semmani, organisatrice du Festival International du film au féminin, et Sonia Rolland
Rolland, l'organisatrice du «Festival international du film au féminin», réalisatrice Alexandra Lamy.
L'organisatrice du festival, Edith Semmani, accompagnée de Moshin Moossa, directeur de Titanium Travel Club (Mauritius), a également honoré cette soirée de leur présence, eux qui travaillent dur pour la tenue de ce festival qui est un succès. La venue de personnalités telles que Sonia Rolland et Alexandra Lamy a suscité un engouement particulier. De nombreux Mauriciens présents ont eu l'opportunité de prendre des photos avec les invités.
Avec sa programmation riche et ses initiatives pour promouvoir la place des femmes dans le cinéma, le Festival international du film au féminin s'inscrit comme un événement incontournable de fin d'année. Il invite à la réflexion tout en célébrant le talent et la créativité féminine, promettant une expérience inspirante pour tous les amoureux du septième art.
Présentation des invités.
Questions à Sonia Rolland: «Être métisse a la particularité d'être au milieu, pas particulièrement identifiable»
Actrice, réalisatrice et ancienne Miss France, Sonia Rolland est une figure emblématique du cinéma et de la télévision française. Avec une carrière marquée par des rôles audacieux, elle continue d'inspirer par son engagement et sa singularité.
Comment allez-vous et comment s'est passé votre voyage à l'île Maurice ? Je vais très bien. En même temps, comment ne pas aller bien quand on est à Maurice ? (rires)
Comment avez-vous vécu le rôle de Léa Parker, qui a marqué un tournant dans votre carrière ? C'était mon premier rôle, et c'était à la fois impressionnant et vertigineux. Ce rôle m'a permis de me faire connaître et d'accéder à d'autres projets, notamment Tropiques Criminels, une série diffusée sur France 2. Nous en sommes déjà à la septième saison et elle cartonne. Pour revenir à votre question, Léa Parker m'a ouvert des portes et m'a amenée vers un public encore plus large. Cela dit, mon parcours a également été propulsé grâce à mon expérience en tant que Miss France.
Quel est le plus grand défi pour une femme dans le cinéma ?
S'imposer. S'imposer en tant qu'individualité, mais aussi en tant que femme métisse d'origine africaine. Avec Léa Parker, j'ai été la première femme métisse à tenir un premier rôle dans une série diffusée à la télévision française. C'est une grande responsabilité, mais cela m'a aussi obligée à faire des choix qui ont dessiné ma carrière.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu'un qui veut réussir dans ce milieu ?
Il faut avoir l'envie car c'est un métier qui demande énormément de sacrifices. Il faut aussi être passionné, se cultiver, regarder des films pour s'enrichir et oser pousser les portes. Ici même, à Maurice, il existe des formations. Mais sans passion et sans envie, ce métier peut devenir compliqué.
Quelles sont les difficultés spécifiques que vous avez rencontrées en tant que femme métisse dans le cinéma ?
Être une femme dans le cinéma, c'est déjà un défi. Aujourd'hui, grâce à des lois et des quotas, on voit émerger davantage de talents féminins dans la réalisation, la production et comme actrices. Mais l'égalité, notamment en termes de salaires, reste encore un combat. En tant que métisse, j'ai souvent été perçue comme «au milieu» : jamais assez noire, jamais assez blanche, ou parfois trop l'un ou l'autre. Mais cela a aussi été une force car le métissage est universel et permet de s'adresser à tout le monde.
Qu'est-ce qui vous amène à Maurice avec Alexandra Lamy ?
Nous sommes ici pour le Festival international du film au féminin, créé par Edith Semmani. C'est une belle opportunité de rencontrer un public adulte, mais aussi des jeunes dans les écoles françaises. Nous avons eu des échanges incroyables avec les étudiants lors de masterclasses, en partageant notre métier et nos parcours. Et bien sûr, être à Maurice, une destination paradisiaque, ajoute une touche spéciale à cette expérience.
Ressentez-vous une responsabilité en tant que première femme métisse à avoir tenu un premier rôle à la télévision française ?
Avant moi, certaines ont essayé, mais n'ont pas toujours eu des rôles à la hauteur de leur talent. J'ai eu la chance d'obtenir des rôles principaux, grâce à mon travail, comme celui que je défends actuellement dans Tropiques Criminels, une série en prime time sur une chaîne nationale. C'est une immense fierté pour mEn quoi le fait d'être métisse a-t-il influencé votre parcours ? (Silence) Être métisse, c'est avoir une singularité. Mais cela peut aussi être complexe.
Dans mon cas, issue d'un métissage noir et blanc, je n'étais jamais assez noire ou trop noire, ou ni assez blanche ou trop blanche. Parfois, cela complique les choses, mais c'est aussi une richesse. Le métissage est universel et cela me permet de toucher un public varié. Même si ce n'est pas toujours simple, c'est un aspect de mon identité dont je suis fière.