Dernièrement, les autorités guinéennes ont interdit la coupe, le transport et l'exportation du bois dans tout le territoire national. Ce vendredi 13 décembre 2024, nous nous sommes rendu chez les ouvriers de Dabondi Bas-fond dans la commune de Gbessia pour en savoir comment est ce qu'ils parviennent à joindre les deux bouts pendant cette période d'interdiction.
À les entendre, ils traversent une situation vraiment difficile, parce qu'il y a de cela plusieurs mois ils ne gagnent pas du bois.
Kerfala Camara, menuisier à Dabondi Bas-fond explique les difficultés auxquelles ils sont confrontées en ce moment. << Actuellement, notre situation est vraiment difficile. Ça fait six (6) mois et quelques, nous ne gagnons pas de bois, ils sont bloqués. Les autorités devraient revoir notre situation, surtout cette affaire de bois. Tu peux marcher des semaines pour chercher des bois sans en trouvé.
Pour le cas du marché, je ne peux pas dire sa ne marche pas, les clients viennent petit à petit, mais c'est pas comme avant. Nous sommes en crise comme ça, si l'État ne nous fait pas une faveur pour sortir dedans, ça ne serai pas du tout bon. Tu va voir une planche ici à 90.000, 100.000 francs guinéens. Si tu fabrique un meuble là-bas, tu fixe le prix, le client te dira c'est cher, et pourtant toi tu sais ce que tu a dépensé >>, a-t-il expliqué.
Même cris de coeur chez Ousmane Bangoura, également menuisier qui dit se lancé dans ce métier de menuiserie dans les années 97.
<< Ce qui nous fatigue actuellement, c'est l'affaire de bois. Nous souffrons, les ouvriers sont devenus des mendiants dans ce pays. Y a même pas de marché à notre niveau. Les autorités n'ont qu'à lever l'interdiction là maintenant pour qu'on puissent se procurer des bois. Nous n'avons personne à qui se plaindre si c'est pas eux les autorités. Ici est comme Madina, c'est le central des meubles. Nous apprenons beaucoup de jeunes ici pour diminuer le chômage. Moi suis là depuis 1997, je ne connais rien si c'est pas ce métier. L'État n'a qu'à revoir notre situation, nous sommes aussi ses citoyens >>, a-t-il sollicité.
Kerfala Camara lance une invite à l'État afin qu'il puisse les aider.
<< Nous demandons à l'État de nous aider nous les ouvriers, parce que si nous fabriquons, c'est la population qui s'intéressera, surtout si c'est abordable >>, lance-t-il.
Il est à signaler que sans bois l'Homme ne pourra pas évoluer, car la majeure partie des constructions dans les sociétés se font à l'aide des bois.