Depuis la nuit du vote du 11 décembre, la Ceni a publié les tendances des résultats des municipales dans les six chefs-lieux de province. Pour Antananarivo, les résultats sont au complet depuis hier.
Les résultats sont au complet. C'est la réponse de Soava Andriamarotafika, rapporteur général de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), au sujet des résultats des élections municipales dans la Commune urbaine d'Antananarivo (CUA).
Il faudra toutefois patienter jusqu'au prochain point de situation que fera la Ceni, ce jour, sur la tendance des résultats du vote du 11 décembre, pour connaître les chiffres issus des mille cent trente-neuf bureaux de vote que compte la capitale. «Nous ne ferons plus de point de situation aujourd'hui. Il faudra attendre demain», a déclaré le commissaire électoral Andriamarotafika, joint au téléphone, hier soir.
Le rapporteur général de l'organe électoral ajoute, néanmoins, «qu'aujourd'hui [hier], nous avons travaillé avec les versions physiques des imprimés électoraux pour valider les résultats. Et pour Antananarivo, nous avons déjà reçu toutes les versions physiques». Le dernier point de situation donné par la Ceni sur la tendance des votes était diffusé au journal de 13 heures de la télévision publique TVM et publié sur sa page Facebook, à 15 heures 30, hier.
L'évolution des tendances pour Antananarivo n'a cependant pas été rapportée dans ce point de situation lu à la TVM. En revanche, la tendance publiée sur la page Facebook de la Commission électorale correspond à celle présentée lors du journal de 20 heures de la TVM, le 12 décembre. Elle rapporte les données validées issues de neuf cent soixante-dix-huit bureaux de vote.
Guerre des chiffres
Dans ces dernières tendances publiées pour Antananarivo, Harilala Ramanantsoa, candidate de la coalition "Isika rehetra miaraka amin'i Andry Rajoelina" (Irmar), est provisoirement en tête avec 91.192 voix, soit 43,09 % des 211.645 suffrages exprimés. Tojo Ravalomanana, candidat du parti «Tiako i Madagasikara» (TIM), arrive provisoirement à la 2e position avec 76.646 voix, soit 36,21 %.
En attendant que la Ceni ne publie les tendances issues de l'ensemble des bureaux de vote, ainsi que les résultats provisoires, la guerre des chiffres fait rage dans le microcosme politique de la capitale. Les familles politiques respectives des deux candidats en tête des votes crient victoire. Le TIM affirme à tue-tête que «Tojo Ravalomanana est le gagnant de ces élections». Le parti d'opposition avance un pourcentage de voix d'un peu plus de 42 %. Une litanie reprise à l'unisson par ses militants.
En face, les réseaux sociaux sont inondés de félicitations pour la victoire qui se dessine pour Harilala Ramanantsoa. Selon les dispositions légales, seules les tendances et les résultats provisoires publiés par la Ceni font foi. Qu'il appartient aux juridictions compétentes, selon le type d'élection, de statuer sur les contentieux électoraux et de proclamer les résultats officiels. Il s'agit des tribunaux administratifs pour les communales et les municipales.
Seulement, à chaque élection, les différentes factions politiques se regardent en chiens de faïence et s'accusent mutuellement de fraudes ou de déstabilisation du processus. Le temps que met la Ceni pour traiter et publier les résultats ne fait que favoriser la prolifération d'informations contradictoires qui attisent la tension politique. Difficile de discerner les vraies des fausses informations, puisque chaque camp des exemplaires des procès-verbaux (PV), autocopiants.
Selon les explications de la commission électorale, pour les communales, le processus de traitement des résultats va des bureaux de vote vers les Sections de recensement matériel des votes (SRMV), pour vérification, puis passe par une structure provinciale ad hoc pour les saisies et les scans des PV et enfin vers la Ceni centrale qui procède à la validation avant publication. Ce qui explique, selon la Commission électorale, la cadence actuelle. Visiblement, des réformes s'imposent.