Madagascar connaît une pénurie de semences, menaçant sa production agricole et sa sécurité alimentaire.
Madagascar fait actuellement face à une crise de semences qui menace sa sécurité alimentaire. Avec un déficit de 10 000 tonnes de semences de riz certifiées, le pays peine à exploiter son potentiel rizicole sur les 500 000 hectares disponibles, d'après les informations rapportées par le ministre de l'Agriculture et de l'Élevage, François Sergio Hajarison, en marge de la journée de remise de matériel dans le cadre du projet Mionjo. Un problème qui va limiter la production nationale et fragiliser l'autosuffisance alimentaire du pays.
Pour relever ce défi, le projet Mionjo, financé à hauteur de 188 millions de dollars par la Banque mondiale, qui est dans son objectif initial, va cibler les régions Anosy, Androy et Atsimo Andrefana. Il s'agit d'un investissement stratégique pour augmenter les rendements agricoles, réduire les importations et ouvrir des opportunités de marché.
Pour Madagascar, jusqu'à présent, le secteur primaire reste le plus attendu par la population. « C'est pourquoi il est primordial de proposer des solutions appropriées à ce secteur. » Dans le cadre du projet Mionjo, des initiatives ont déjà été mises en place, telles que l'introduction de semences certifiées, de fertilisants et de techniques modernes, avec une augmentation attendue des rendements de 50 à 60%. Parmi les actions à venir, la création de onze périmètres irrigués est incluse. Le projet vise à porter la production nationale à 1 million de tonnes de paddy d'ici 2025, contre environ 750 000 tonnes actuellement.
Perspectives
D'après Narindra Rajoelina, coordonnateur national du projet, « ce programme contribuera non seulement à renforcer la sécurité alimentaire, mais aussi à structurer une filière rizicole capable de générer des revenus pour les agriculteurs et d'alimenter le marché intérieur et extérieur.»
Le projet Mionjo prévoit également des formations pour les agriculteurs et une meilleure gestion des ressources en eau, tout en créant des emplois directs et indirects liés à l'agriculture et à la transformation du riz. À terme, cet investissement pourrait réduire les importations de riz, qui coûtent des centaines de millions d'ariary chaque année, et améliorer le PIB agricole.
En 2023, le secteur agricole représentait 21,06 % du PIB de Madagascar, une légère baisse par rapport à 21,89 % en 2022. Cette proportion reste inférieure à la moyenne historique (27,4%) enregistrée entre 1966 et 2023, selon le volet « Agriculture, forestry and fishing, value added » de la Banque mondiale.
Les projections de croissance économique générale pour Madagascar en 2024 indiquent une moyenne de 4,4 %, mais aucune donnée spécifique pour la part agricole n'est encore disponible. Le secteur reste cependant central dans l'économie, qui emploie environ 70 % de la population active, selon le rapport économique de la Banque mondiale sur Madagascar.