Ile Maurice: La loi sera votée mardi

14 Décembre 2024

Les choses avancent, mais ne sont pas au goût de tous. Hier, une rencontre a eu lieu entre les ministres et le corps syndical pour parler des décisions concernant les divers paiements dus en fin d'année. Très peu d'informations ont transpiré, mais les syndicalistes ont déjà exprimé leur mécontentement.

À la sortie de la rencontre, Reza Uteem, ministre du Travail, a été clair. Il y aura bel et bien le paiement du 14e mois, la hausse des pensions de Rs 1 000 à partir de janvier avec effet rétroactif sur six mois, la compensation salariale et la baisse du prix des carburants.

Cependant, concernant le 14e mois, le ministre n'a pas été plus loquace. Les modalités du paiement n'ont pas été annoncées, mais une sortie de crise sur la question du réajustement salarial est prévue. «Nous avons expliqué que, mardi, une loi sera présentée au Parlement pour le réajustement salarial pour donner au ministre les pouvoirs nécessaires de réglementer la situation», at-il dit. Ce projet de loi rendra aussi possible les autres paiements annoncés.

C'est Jane Ragoo, de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP), qui a annoncé que le paiement ne concernerait que les travailleurs touchant jusqu'à Rs 50 000. Elle a rappelé que dans la loi, les travailleurs touchant jusqu'à Rs 100 000 bénéficiaient du 13e mois. Reeaz Chuttoo, porte-parole de la CTSP, a exprimé son désaccord avec cette décision.

«C'était une promesse électorale. Nous avons demandé à ce que le montant soit plafonné, mais que le 14e mois soit payé à tous.» Il a rappelé que l'Alliance du changement avait déjà annoncé que sa manière de calculer le produit intérieur brut serait différente et que, de ce fait, la situation économique actuelle était prévisible au moment où la promesse électorale avait été faite. Concernant la compensation, il n'y aura pas de comité tripartite, comme cela a été le cas les années précédentes pour décider du montant.

Narendranath Gopee, président de la National Trade Union Confederation, a fait la même proposition. «On attend que la loi soit passée mardi. On a donné nos formules, mais maintenant, c'est au gouvernement de décider.» Dans la foulée, il a annoncé qu'avec la dépréciation de la roupie, Rs 50 000 aujourd'hui vaudrait Rs 30 000 environ. Raison pour laquelle il a demandé de revoir le barème de Rs 50 000.

Ashok Subron, ministre de la Sécurité sociale, a, lui, réitéré que le fait que toutes les annonces officielles concernant les modalités seront faites aujourd'hui, vendredi, lors d'une conférence de presse au Prime Minister's Office. «Mo dir laklas travayer ek bann dimounn mizer ki zot inn bien vote dan dernie eleksion zeneral ek ki gouvernma ki o pouvwar pou get tou bann travayer ek dimounn mizer. Me nou ousi bizin get ki dega, ki trazedi ki ansien rezim inn kite. Me mem ena sa trazedi ek dega-la, nou pou respekte nou langazman vizavi travayer.»

L'histoire du 14e mois

C'est le 21 novembre 2023 que Xavier-Luc Duval a lancé l'idée du paiement d'un 14e mois à travers une Private Notice Question adressée à Soodesh Callichurn, alors ministre du Travail. Ce dernier a répondu que le 13e mois et le 14e mois dans les pays où il existe sont un bonus de fin d'année et non une compensation par rapport à la hausse du coût de la vie.

Il a aussi dit qu'avant de décider d'un 14e mois, il devrait prendre en considération plusieurs facteurs, dont la capacité des entreprises à payer et que cela ne pourrait pas se faire sans consultations. Le leader de l'opposition d'alors avait aussi dressé une liste de produits de base qui avaient connu des hausses.

Par la suite, Xavier-Luc Duval est entré en alliance avec le Mouvement socialiste militant et la proposition du 14e mois est devenue une promesse électorale annoncée lors d'un meeting, par Xavier Duval lui-même, à Vacoas le 3 novembre. Pravind Jugnauth, qui lui a succédé au micro, a confirmé la promesse et a renchéri avec les prêts sans intérêts pour les jeunes et une baisse de la taxe sur la valeur ajoutée.

Le 5 novembre, lors d'une conférence de presse, les leaders de l'Alliance du changement ont aussi annoncé un 14e mois. «Zot pa pou la, se nou ki pou peye», a dit Navin Ramgoolam sur cette question. À l'issue des élections, lorsque le nouveau gouvernement s'est installé, cette question a été parmi les priorités car c'est une des plus grandes attentes de la population.

D'ailleurs, après sa prestation de serment le 29 novembre, Gavin Glover, Attorney General, a annoncé que la préparation de la loi pour le paiement du 14e mois figurait parmi ses priorités. Quant à Reza Uteem, depuis sa nomination comme ministre, il a toujours maintenu que cette promesse sera tenue.

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