72 heures après les élections qu'il considère comme étant les pires élections que le pays ait jamais connues, Marc Ravalomanana dénonce les irrégularités dans les listes électorales, favorisées, selon lui, par l'existence des ordonnances.
En attendant les résultats officiels des élections municipales du 11 décembre, le Tiako i Madagasikara (TIM) de l'ancien président Marc Ravalomanana continue de dénoncer les irrégularités entachant la crédibilité de tout le processus électoral. Hier, le leader de l'opposition a révélé l'existence d'un gonflement du nombre d'électeurs afin de faire gagner le « candidat du pouvoir » dans la circonscription d'Antananarivo Renivohitra. Il dénombre même 29 910 électeurs fictifs dont une bonne partie se trouve déjà inscrits dans des listes électorales d'un autre district en dehors des 6 arrondissements de la capitale si on se réfère, selon ses explications, à la RALE 2024 clôturée le 15 mai 2024.
Machination flagrante
En substance, l'ancien président a voulu mettre à nu une machination flagrante de la part de l'administration. En effet, 29 910 sur les 34 946 électeurs inscrits dans la Commune Urbaine d'Antananarivo (CUA), selon l'équipe de Marc Ravalomanana, comportent des irrégularités. « Le CID a été contraint d'ajouter les noms des électeurs issus des ordonnances irrégulières sur les listes électorales », peut-on lire sur une missive émanant de Faravohitra, tout en indiquant que « cela a été observé avec des huissiers durant le jour du scrutin ».
Informations
Une ordonnance, selon les explications, peut contenir jusqu'à plus de 2 000 électeurs. Dans ce qui a été observé par l'équipe de Marc Ravalomanana, les ordonnances n'ont mentionné que les noms et les prénoms des électeurs, contrairement à ce que la loi organique 2018-008 prévoit. En effet, ladite loi, dans son article numéro 15, alinéa 4, stipule que « Le document est pré-imprimé avec une délimitation de champs pour une transcription organisée et lisible de tous les renseignements utiles ci-après sur chaque électeur : - les noms et prénoms ; - les date et lieu de naissance ; - le sexe ; - la filiation ; - les numéros, date et lieu de délivrance de la carte nationale d'identité ; - l'adresse ou le lieu de résidence ; - la profession. ». « Les informations sur les électeurs sur les ordonnances sont incomplètes », déplore l'ancien président. En tout cas, cette opération a, qu'on le veuille ou non, influencé l'issue du scrutin.