Sénégal: Enseignement de l'anglais au préscolaire et à l'élémentaire - Le pays franchit le pas

14 Décembre 2024

Le Sénégal inaugure l'ère de l'enseignement de l'anglais au primaire et au préscolaire. Le ministre de l'Education nationale, Moustapha Mamba Guirassy, a procédé hier, vendredi 13 décembre 2024, au Centre international de conférence Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio, au lancement du démarrage de la phase pilote de la mise en oeuvre de cette réforme du système éducatif sénégalais.

C'est fait ! Le Sénégal vient de franchir le pas pour l'enseignement de l'anglais au préscolaire et à l'élémentaire. Après plusieurs mois de réflexions, de rencontres de partage et de mise à niveau, les autorités ont acté le démarrage effectif des apprentissages de l'anglais au niveau de classes primaires. Le ministre de l'Education nationale, Moustapha Mamba Guirassy, a lancé officiellement les débuts de l'anglais à l'élémentaire hier, vendredi 13 décembre 2024.

Dans un premier temps, c'est une phase pilote qui va être implémentée dans plus de six cents (600) établissements du préscolaire et de l'élémentaire. Pour un début, cette introduction est marquée par un consensus entre toutes les parties prenantes du système scolaire. «Nous sommes tous en phase avec cette réforme dans la mesure où l'opinion publique, des personnes ressources du monde de l'éducation, des parents, des enseignants ont accueilli positivement cette mesure qu'ils jugent pertinente, opportune et salutaire», a dit le ministre de l'Education nationale, Moustapha Guirassy.

Sur plus de 3000 enseignants candidats, près de six cents ont été retenus pour démarrer la phase pilote. L'objectif visé à travers ce lancement est l'atteinte de l'Objectif de développement durable 4 (ODD4) et la préparation des futures élites à être opérationnelles sur un marché de l'emploi où les compétences en anglais sont de plus en plus exigées.

«L'introduction de l'anglais au préscolaire et à l'élémentaire est porteuse de talents à libérer chez nos enfants et surtout d'opportunités de voir autrement leur avenir par la maîtrise d'une langue internationale», a dit le ministre, avant d'ajouter : «Il faut s'ouvrir, oser les réformes pour offrir plus d'opportunités aux élèves qui sortiront du système éducatif».

En effet, explique le ministre, «si on veut être en phase avec l'ODD4, les recommandations du sommet des Nations unies, en septembre 2022, sur les transformations des systèmes éducatifs, sur la Stratégie continentale de l'Éducation (CESA 16-25), cette réforme est aussi importante, parce qu'elle constitue un marqueur essentiel de rupture et de changement de paradigme».

Le ministre a salué l'engagement et la mobilisation de toutes les ressources humaines de son ministère pour la sélection des enseignants mais aussi pour la production des ressources didactiques nécessaires à la mise en oeuvre de cette réforme majeure. Pour cette phase pilote, qui va concerner quelques Inspections de l'éducation et de la formation (IEF), exactement 590 enseignants sont mobilisés.

Ces derniers, présents à l'occasion de cette cérémonie, n'ont pas manqué de soulever quelques questions relatives à l'incidence financière de «cette surcharge de travail sur les salaires».

«Nous sommes prêts à accompagner le ministère dans la mise en oeuvre de cette réforme qui lui parait d'une importance capitale. On lui a exposé nos revendications et je pense qu'aujourd'hui, il en a conscience. Pour être franche, il y a eu des divergences d'opinions mais, comme je l'ai dit, le ministre en a conscience. On lui a parlé d'indemnisation pour le travail et qu'on soit déchargés pour enseigner exclusivement l'anglais au niveau de l'élémentaire et du préscolaire. On lui a exposé le problème et on attend qu'il réagisse», a dit Ndeye Yaté Sy, porte-parole des enseignants chargés de cours d'anglais à l'élémentaire et au préscolaire.

Une question qui risque d'être une pomme de discorde entre la tutelle et les enseignants, car les responsables n'ont pas la même compréhension du problème. A leur avis, il n'y a pas de surcharge d'horaires de travail. Ce sont plutôt deux séances hebdomadaires de 30 minutes qui seront tirées des heures normales dans les classes concernées.

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