Le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a lancé un appel à une concertation et coopération actives entre les différents producteurs, les agences nationales de réglementation pharmaceutiques, le secteur privé, les chaines d'approvisionnement, les universités et les centres de recherche dans les différents pays africains pour faire émerger l'écosystème africain de l'industrie pharmaceutique qui permettra d'atteindre l'autonomie en vaccins, tests de diagnostic et médicaments en Afrique. Cet appel a été fait hier, vendredi 13 décembre lors de la célébration du centenaire de l'Institut Pasteur de Dakar qui a conduit à la visite du Vacinôpole de Diamniadio.
« C'est avec un immense plaisir et un sentiment de fierté que je me tiens devant vous aujourd'hui pour célébrer un jalon important de l'histoire de notre Nation et du continent africain : le centenaire de l'Institut Pasteur de Dakar. Une institution qui, depuis sa fondation, incarne l'engagement du Sénégal dans la lutte contre les maladies infectieuses et la promotion de la santé publique ».
1924 à 2024. L'Institut Pasteur de Dakar fête ses cent ans. Sa présence au Sénégal a été magnifiée par le Chef de l'Etat, Bassirou Diomaye Faye qui a tenu à rehausser la célébration de sa présence. Selon le Président de la République du Sénégal, depuis sa création l'Institut Pasteur a toujours été porteur des couleurs de l'innovation scientifique et de l'excellence.
« En cette année marquante, nous célébrons non seulement un héritage scientifique d'une grande richesse, mais aussi une vision audacieuse et ambitieuse pour l'avenir de la santé publique en Afrique » a souligné M. Faye. Et d'ajouter : « le centenaire de l'Institut Pasteur de Dakar est une opportunité de saluer le parcours exceptionnel de cette institution, mais également de jeter un regard résolu sur l'avenir, sur ce que nous construisons ensemble pour garantir la souveraineté sanitaire du Sénégal et de notre continent ».
La Covid 19 comme moteur d'accélération
Pour le Chef de l'Etat, la pandémie de Covid-19 a mis en lumière les vulnérabilités structurelles de l'Afrique en matière de santé publique. Il fait ressortir : « si nous avons fait des progrès considérables ces dernières décennies, notre continent reste encore largement dépendant des importations pour ses besoins en médicaments, tests de diagnostic et, surtout, en vaccins.
À l'heure actuelle, l'Afrique ne produit que 1% de ses vaccins, 5% de ses tests de diagnostic, et 30% de ses médicaments ». Ce constat a fait dire au Président de la République, qu'aucune crise ne doit être laissée sans réponse, ce qui a poussé le gouvernement du Sénégal à initier un programme ambitieux de souveraineté sanitaire et pharmaceutique.
Un programme qui viserait à permettre au Sénégal de couvrir, d'ici 2035, au moins 50% de ses besoins en vaccins et médicaments par une production locale. « Ce programme s'inscrit dans le cadre de l'ambition plus large de l'Union Africaine et de l'Africa CDC, qui visent à atteindre 60% de production de vaccins en Afrique d'ici 2040 » a-t-il renseigné.
Le Vaccinopole de Diamniadio est au coeur de cette vision.
Le Vaccinopole de Diamniadio représente un investissement stratégique pour l'avenir de la santé en Afrique et fait partie intégrante de la stratégie pour la construction d'un Sénégal souverain, juste et prospère, fondé sur la promotion de la science, de la technologie, de l'innovation et de l'excellence. Elle s'inscrit également selon le chef de l'Etat, dans le cadre de l'Agenda National de Transformation « Sénégal 2050 » devant contribuer à développer un capital humain de qualité et une équité sociale à travers la couverture sanitaire universelle par le biais de la souveraineté pharmaceutique et vaccinale.
« Grâce à ses plateformes technologiques de pointe, ce vaccinopôle sera capable de produire jusqu'à 300 millions de doses de vaccins par an, pour couvrir les besoins en santé publique, et ce, non seulement pour le Sénégal mais également pour l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest » a-t-il fait comprendre. Et d'ajouter : « cette vision de souveraineté sanitaire, portée par l'Institut Pasteur de Dakar et ses partenaires, repose sur une collaboration régionale et internationale sans précédent»
Concertation pour l'atteinte de souveraineté pharmaceutique
Le chef de l'Etat a saisi l'occasion pour lancer un appel à une concertation et une coopération actives entre les différents producteurs, les agences nationales de réglementation pharmaceutique, le secteur privé, les chaines d'approvisionnement, les universités et les centres de recherche dans les différents pays africains pour faire émerger l'écosystème africain de l'industrie pharmaceutique.
Ce qui permettra d'atteindre l'autonomie en vaccins, tests de diagnostic et médicaments en Afrique. Pour le Président Bassirou Diomaye Faye, dans cette démarche, l'acquisition récente du niveau de maturité 3 de l'agence de réglementation pharmaceutique (ARP) du Sénégal et la certification ISO 9001-2015 du Comité National d'Ethique pour la Recherche en Santé (CNERS) méritent les félicitations de la nation et constituent un atout majeur pour le pays.
« Dans cette même dynamique, je salue la création par l'Institut Pasteur de Dakar de VaxSen, l'entité de commercialisation des vaccins produits par le vaccinopôle » déclaré. Puis, d'inviter les acteurs à poursuivre cet élan de solidarité scientifique et de coopération internationale. « Ensemble, nous pouvons bâtir un avenir où les défis de santé ne seront plus un fardeau insurmontable, mais une opportunité de progrès et de bien-être pour tous. Le chemin reste long, mais les progrès réalisés jusqu'ici nous encouragent à continuer d'aller de l'avant ».