Le président du parti politique « La Chaîne », Joseph Kignoumbi-Kia-Mboungou, a, au cours d'une conférence de presse animée le 14 décembre à Brazzaville sur le thème « L'Etat congolais est en pleine ruine », suggéré, entre autres, la réduction du train de vie de l'Etat.
Devant les chevaliers de la plume et du micro, Joseph Kignoumbi-Kia-Mboungou a axé son intervention sur « la cessation de paiements » que court, selon lui, le pays depuis le début de cette année et le message du président de la République du 28 novembre dernier devant le Parlement réuni congrès. Après une autopsie de la situation socioéconomique, financière et politique du Congo, le président de « la Chaîne » est parvenu à dire que le pays est profondément malade et nécessite « d'être placé en soins intensifs ».
C'est ainsi qu'il a proposé quelques prescriptions qui appellent, d'après lui, à des solutions drastiques, courageuses et urgentes pour assainir les finances publiques. « Diminuer drastiquement le train de vie de l'Etat par le passage de l'actuel gouvernement pléthorique de 38 membres à un gouvernement de 25 au maximum. Ainsi fait, sur une année, nous pourrions réaliser une économie de charges de fonctionnement d'une dizaine de milliards FCFA au bas mot », a cité l'orateur, qualifiant cette piste d'urgence nationale.
Il a également recommandé un audit des possibilités financières de l'Etat et de l'ensemble des engagements publics afin, a-t-il dit, d'avoir une situation financière nette du pays et bien entendu avoir une idée nette de ses possibilités réelles. Il s'agira aussi de passer par la maîtrise et la rationalisation de la dépense publique afin de poursuivre deux objectifs :
« En matière de maîtrise des dépenses, il faut en finir avec des évaluations approximatives car elles doivent être connues de manière exhaustive ; en matière de rationalisation, toute dépense doit avoir une justification d'efficacité. Autrement dit, elle doit être purement et simplement supprimée ; renoncer systématiquement au recours à l'endettement, au risque de rendre encore et encore plus explosif notre surendettement », a précisé Joseph Kignoumbi-Kia-Mboungou.
Pour redonner une meilleure perspective à l'économie nationale, il a suggéré au gouvernement de négocier des moratoires de règlement de la dette publique avec les créanciers en tenant compte du résultat de l'audit commandé ; rétablir l'autorité de l'Etat en s'appuyant sur un système judiciaire impeccable qui a mission de débusquer tous les détourneurs de deniers publics, avec un objectif clair de tolérance zéro.
Les autres pistes consistent à prescrire aux régies financières la mission d'explorer toutes les possibilités d'entrée de fonds au bénéfice du Trésor public, avec ces objectifs mensuels précis et une obligation de résultats ; observer rigoureusement la doctrine d'unicité de caisse en matière des recettes publiques pour finir avec la pratique des caisses parallèles.
Il a, par ailleurs, appelé à la suppression de certaines gratuités accordées à l'élite politique et militaire nationale telles que l'électricité et l'eau et à donner une certaine souveraineté dans la gestion des ressources naturelles et de certains partenariats encore liés aux accords coloniaux ou aux accords dont le pays subit la loi des partenaires plus forts.