À l'approche du renouvellement du mandat de la Monusco prévu le 19 décembre, le gouvernement congolais modifie son approche. Alors qu'il exigeait un retrait rapide l'an dernier, Kinshasa opte désormais pour une transition graduelle et coordonnée.
Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité consultée par RFI, les autorités insistent sur le renforcement des capacités sécuritaires locales et un accompagnement ciblé dans les zones encore fragiles. La stratégie proposée, c'est de ne plus suivre un départ par province, mais par zone.
Le plan initial de retrait de la Monusco se divisait en trois phases : Sud-Kivu, Nord-Kivu et Ituri. Si le gouvernement affirme avoir bouclé avec succès la première phase au Sud-Kivu, la réalité sur le terrain est plus complexe. Par exemple, la reprise de la base de Kamanyola en février s'est avérée difficile. Les policiers congolais déployés dans la plaine de la Ruzizi, en remplacement des casques bleus, manquent de moyens et sont en sous-effectif, bien loin des capacités de la Monusco.
Face à ces défis, Kinshasa propose donc un retrait précédé d'une évaluation minutieuse. Les autorités réclament également un transfert progressif des tâches critiques, comme la protection des civils, avec l'appui direct des experts et des ressources de la Monusco.
En outre, la Monusco est invitée à renforcer sa coopération avec les initiatives régionales, notamment la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC), pour coordonner les efforts militaires et civils. Cette collaboration inclurait le partage d'informations et un appui logistique accru.
Enfin, Kinshasa souhaite que la résolution de renouvellement du mandat de la Monusco reconnaisse explicitement l'occupation illégale de territoires congolais par près de 4 000 hommes des Forces de Défense du Rwanda (RDF), comme l'ont signalé des rapports onusiens.