Maroc: El Jadida - Clôture en beauté de la 21ème édition du festival International Andaloussyat

El Jadida — La ville d'El Jadida a vibré, samedi soir, au rythme d'un spectacle exceptionnel, en clôture de la 21ème édition du festival International Andaloussyat, qui a marié cette année tradition et innovation pour célébrer la richesse du patrimoine national.

Organisée par l'Association des Amateurs de Musique Andalouse au Maroc (AAMAM), cette 21ème édition a mis en lumière un dialogue artistique unique entre la musique andalouse et l'art de l'Aïta, incarné par des artistes de renom.

Accompagné par maître Mohammed Briouel et son orchestre, l'artiste de l'Aïta Marsaouia, Khalid Al Bouazzaoui, a instauré une ambiance vibrante. "L'Aïta Marsaouia joue un rôle majeur dans la création de passerelles entre ces différents styles", a-t-il confié dans une déclaration à la MAP, saluant la collaboration avec l'orchestre du maître Mohammed Briouel, une expérience qui, selon lui, "a permis de révéler l'harmonie profonde entre ces expressions artistiques et de préserver, ensemble, l'essence de ces traditions".

Aux côtés de Khalid Al Bouazzaoui, la chanteuse Soukaina Fahsi a émerveillé l'audience avec une performance audacieuse et émouvante. "Ma présence à cet événement témoigne de la confiance des organisateurs en mon parcours depuis 2014", s'est-elle réjouie.

Pour cette soirée, l'artiste a présenté une création inédite : un poème inspiré de l'art du Berioula, subtilement mêlé à une chanson du patrimoine soufi. "J'espère que cette expérimentation, réalisée pour la première fois, a su atteindre le coeur de ce public merveilleux", a-t-elle ajouté dans une déclaration similaire.

La deuxième partie de la soirée a vu le maître Mohammed Briouel et son orchestre offrir une immersion saisissante dans l'univers raffiné d'Al Ala. Les morceaux, tirés de l'anthologie réalisée par l'AAMAM, ont résonné avec une pureté et une élégance rares. Cette anthologie, fruit de trois années de travail, inclut selon les organisateurs 130 heures d'enregistrements, 6 000 pages de partitions en double notation (arabe et translittération universelle), ainsi qu'une application interactive pour découvrir ces trésors culturels.

Pour Mounir Safrioui, vice-président de l'AAMAM, cette édition reflète une démarche ambitieuse de préservation et de mondialisation du patrimoine musical marocain. "Nous avons voulu montrer comment la musique andalouse et l'art de l'Aïta peuvent se compléter et s'enrichir mutuellement. Avec des projets comme cette anthologie, incluant des enregistrements, des textes poétiques et des outils numériques, nous visons à rendre ce patrimoine accessible à un public mondial tout en respectant sa profondeur historique et artistique", a-t-il conclu.

Sous un tonnerre d'applaudissements, cette soirée d'exception a marqué un moment fort dans la célébration de l'héritage musical marocain, tout en ouvrant de nouvelles perspectives pour son rayonnement international.

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