Après 16 jours d'actions, la campagne contre les violences basées sur le genre touche à sa fin avec une manifestation samedi 14 décembre à Abidjan. Les nombreuses associations de défense des droits des femmes réclamé une meilleure prise en compte des féminicides par la justice. En 2020, 416 cas avaient été recensés dans la seule capitale économique ivoirienne, mais les associations exigent la publication systématique des statistiques.
Les manifestants ont gagné le pont Alassane Ouattara en mémoire des victimes de féminicides. Les militantes et militants, habillés de noirs et mégaphones à la main, se font entendre sous l'oeil des automobilistes. « Même si on n'était que deux, on marcherait. L'essentiel est de pouvoir faire entendre notre voix et la voix de celles qui n'en ont plus, résume Mégane Boho, présidente de la Ligue ivoirienne pour les droits des femmes. On demande que le féminicide soit intégré dans le cadre légal. Le fait de voir des femmes qui sont tuées parce qu'elles sont des femmes, c'est un féminicide et il faut le nommer. Comment peut-on lutter contre quelque chose qu'on ne nomme pas ? »
Ces associations féministes réclament aussi des statistiques actualisées et officielles sur les féminicides en Côte d'Ivoire pour mieux combattre le phénomène. Leur message et leur colère font mouche chez les badauds, comme Thierry qui sort d'une église avec sa fille Camila : « J'aimerais bien connaître les chiffres, parce que cela est vraiment quelque chose qui me fait mal et je souhaiterais que les autorités et la justice fassent en sorte que ces violences puissent disparaître. »
L'an dernier, près de 8 800 cas de violences basées sur le genre ont été rapportés et pris en charge, selon les chiffres globaux des autorités ivoiriennes.