La majorité des citoyens veulent que le gouvernement assure un accès universel aux soins de santé.
Key findings
- Seulement un sur 11 Camerounais (9%) disent posséder une couverture maladie. o Près de la moitié (47%) des personnes disposant d'une assurance maladie ont souscrit à une assurance privée. Et trois quarts (74%) se disent satisfaites de leur couverture. o Les principales raisons empêchant les Camerounais à souscrire à une couverture médicale sont le coût financier (37%) et l'ignorance de l'existence d'un régime d'assurance maladie (32%).
- Sept citoyens sur 10 (72%) déclarent s'inquiéter « quelque peu » ou « beaucoup » de ne pas pouvoir obtenir ou se payer des soins médicaux en cas de besoin.
- Deux tiers (68%) des répondants déclarent que le gouvernement devrait assurer un accès universel aux soins de santé, même si cela implique une hausse des impôts.
- Parmi ceux qui ont eu affaire à une clinique ou un hôpital public au cours des 12 derniers mois : o La moitié (50%) disent qu'il leur a été facile d'obtenir l'attention médicale nécessaire. o Toutefois, plus du tiers (37%) disent avoir dû verser des pots-de-vin ou faire un cadeau ou une faveur à un employé de la clinique ou de l'hôpital afin d'obtenir les soins ou services médicaux dont ils avaient besoin. o Une majorité d'entre eux disent avoir rencontré divers problèmes, tels que de longs temps d'attente (83%), le coût élevé des services (81%), le mauvais état des infrastructures (76%), l'absence de médecins ou d'autres membres du personnel médical (74%) et le manque de médicaments ou d'autres matériels (67%).
- S'agissant de la vaccination, la majorité (61%) des Camerounais estiment que les parents devraient être tenus de faire vacciner leurs enfants contre les maladies infectieuses telles que la rougeole et la polio, tandis que certains pensent que cela devrait relever du choix personnel des parents et ne devrait pas être obligatoire (38%).
- Seulement la moitié (50%) des citoyens pensent que le gouvernement réalise une bonne performance en matière d'amélioration des services de santé de base, contre 49% qui disent le contraire.
Le troisième Objectif de Développement Durable (ODD3) vise à permettre à tous de vivre en bonne santé et de promouvoir le bien-être de tous à tout âge (Nations Unies, 2015). Pour l'atteinte de cet objectif, le gouvernement camerounais devra faire beaucoup d'efforts, notamment dans les dépenses publiques de santé, qui représentent moins de 1% de son produit intérieur brut, ce qui est largement en dessous de la norme recommandée par les Nations Unies (Organisation Mondiale de la Santé, 2024 ; Organisation Suisse d'Aide aux Réfugiés, 2019).
L'insuffisance du personnel médical et des services spécialisés a des conséquences néfastes sur la santé de la population camerounaise, telles qu'un taux de mortalité maternelle élevé, à 438 pour 100.000 naissances vivantes en 2020 (Banque Mondiale, 2024). En plus, peu de personnes sont couvertes par un mécanisme de protection sociale de santé (Ministère de la Santé Publique, 2018). Afin d'améliorer l'accès aux soins de santé pour tous, le Cameroun a lancé en 2023 la phase pilote de la couverture santé universelle, qui couvre pour ses débuts les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans (Ntap, 2024).
Cette dépêche rend compte du module d'enquête portant sur les soins de santé inclus dans le questionnaire Afrobarometer Round 10 pour explorer les expériences et les perceptions des Camerounais sur le sujet.
Les résultats confirment que seulement une petite minorité de Camerounais possèdent une couverture médicale. La majorité de ceux qui ne disposent pas d'une assurance maladie évoquent comme principales raisons le coût financier et l'ignorance de l'existence d'un tel service.
La majorité des Camerounais expriment leur inquiétude quant à leur capacité à accéder ou à financer des soins médicaux en cas de besoin. Ils estiment également que le gouvernement devrait assurer un accès universel aux soins de santé, même si cela nécessite une augmentation des impôts.
Parmi ceux qui ont eu affaire à une clinique ou un hôpital public au cours de l'année écoulée, la moitié des répondants disent qu'il était facile d'obtenir les services dont ils avaient besoin, mais la majorité d'entre eux signalent de longs temps d'attente, le coût élevé des services, le mauvais état des infrastructures, l'absence du personnel médical et le manque de médicaments ou d'autres matériels.
Environ la moitié des citoyens accordent leur confiance au Ministère de la Santé Publique et approuvent la performance du gouvernement en matière d'amélioration des soins de santé de base.
Christian Siakam Christian Siakam is a consultant statistician at Groupe Cible Etudes & Conseil, the national partner of Afrobarometer in Cameroon.
Eric Ileng Eric Ileng is the National Investigator for Cameroon at Groupe CIBLE