Dans l'actualité économique, le groupe Canal+ a fait ses débuts à la Bourse de Londres, fort de ses 26 millions d'abonnés dans le monde, dont plus d'un tiers sur le continent africain. Cette entrée sur les marchés financiers est le fruit d'une manoeuvre politico-financière mûrie de longue date par son propriétaire, Vincent Bolloré.
Vincent Bolloré a fait sienne la devise antique « diviser pour mieux régner ». Sept ans après avoir pris le contrôle du groupe de médias et de communication Vivendi, l'homme d'affaires l'a explosé en quatre entités distinctes : Hachette pour l'édition, Havas pour la communication et donc Canal + se séparent de ce qui reste de la maison mère. Objectif pour l'actionnaire majoritaire : mieux valoriser l'ensemble.
Le groupe Vivendi pesait un peu plus de 10 milliards d'euros sur la place de Paris, Bolloré espère que la somme des quatre filles de Vivendi dépassera 15 milliards d'euros.
Une répartition stratégique sur les marchés européens
L'homme d'affaires ultra-conservateur a choisi quatre places financières différentes. Canal+ restera ainsi une entreprise française, mais sera cotée à Londres. Un stratagème qui lui permet d'échapper à la fois à certaines réglementations européennes et de bénéficier d'un statut particulier au Royaume-Uni. Hachette reste à Paris tandis qu'Havas devient une société néerlandaise cotée à Amsterdam.
Pour Canal+, le défi reste de taille, concurrencé par les grandes plateformes américaines, l'avenir du groupe pourrait se jouer sur le continent africain. Le rachat du groupe sud-africain MultiChoice qui doit encore être validé par le régulateur, pourrait asseoir encore un peu son assise sur le continent.