Les Très Petites, Petites et Moyennes Entreprises (TPPME) de Madagascar se mobilisent pour obtenir la reconnaissance et le soutien nécessaires à leur développement.
Dans l'ombre des grandes industries et des multinationales, les Très Petites, Petites et Moyennes Entreprises (TPPME) de Madagascar réclament aujourd'hui leur juste place. À Analamanga, les petites structures dominent largement le paysage entrepreneurial, représentant plus de 97 % des entreprises enregistrées, soit 179 615 entreprises sur les 184 653 recensées, selon les données de NIFONLINE. Longtemps négligées, elles s'organisent pour faire valoir leurs besoins et leurs ambitions.
Lorsqu'il est question de petites entreprises, on retrouve celles du commerce de détail, telles que les épiceries, boulangeries, magasins, ainsi que celles oeuvrant dans l'artisanat (menuisiers, plombiers) et dans le secteur des services (salons de coiffure, restaurants). S'y ajoutent les startups et les entreprises technologiques émergentes, qui introduisent l'innovation et la digitalisation.
"De base, quand on parle d'entreprise, on se tourne souvent vers les grandes entreprises dans le GEM ou FIVMPAMA. Nous manquons cruellement d'accompagnement alors que nous occupons presque la totalité du secteur privé existant à Madagascar. Nous voulons nous faire entendre au niveau de l'État et faire connaître nos besoins", explique Mikaela Andriatsivahiny, à la tête de la startup Akademika spécialisée dans les formations numériques, lors de son interview en marge de l'assemblée générale du Fikambanan'ny Orinasa Malagasy (FOM), qui s'est tenue le samedi 14 décembre au siège de la Chambre de commerce et d'industrie d'Antananarivo. "La technologie est l'avenir. Pourtant, nous avons souvent du mal à attirer l'attention des investisseurs et à convaincre le marché local de notre potentiel."
Un plaidoyer
À la pointe de cette mobilisation, le FOM agit comme un levier pour renforcer leur visibilité et défendre leurs droits. "Les TPPME ne sont pas seulement des chiffres : elles sont l'âme de notre économie. Elles innovent, elles créent des emplois et elles répondent aux besoins locaux. Pourtant, elles sont trop souvent laissées à elles-mêmes", souligne le président fondateur du FOM, Herintsalama Rajaonarivelo, également président d'honneur du groupement patronal FIVMPAMA.
Pour lui, il est important de renforcer les ponts entre ces petites structures et les décideurs politiques et économiques. "Nous plaidons pour un environnement où les petites entreprises ne sont pas écrasées par la bureaucratie ou les taxes excessives, mais où elles peuvent réellement prospérer. Le FOM est là pour leur donner une voix et des outils concrets pour se développer."
Depuis sa fondation en 2017, le FOM a entrepris de nombreuses actions pour transformer les défis des petites entreprises en opportunités. Parmi ses initiatives phares : accompagner la transition vers la formalité, renforcer les compétences et créer des ponts.